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Une politique économique extérieure

COMMUNIQUE DE PRESSE / Berne, le 10.1.2001

Une politique économique extérieure

Le rapport sur la politique économique extérieure 2000 est l'occasion
de faire le point sur les différents succès d'une partie essentielle
de la politique économique et étrangère suisse. Cette politique
économique extérieure devient toujours plus importante dans le
contexte de la mondialisation actuelle. Elle est synonyme de plus de
croissance, donc plus d'emplois et de bien-être pour l'ensemble de la
population.

La Suisse est une puissance économique qui est loin d'être isolée sur
la scène internationale. En ce qui concerne les investissements à
l'étranger, la Suisse occupe le 7ème rang mondial (250 milliards de
francs). En matière d'exportations, nous sommes au 19ème rang mondial.
Tout ceci est sans commune mesure avec les dimensions du pays (110ème
rang).

Cette bonne situation est favorisée par le dynamisme de notre
diplomatie économique qui s'engage pour améliorer sans cesse l'accès
aux marchés mondiaux à nos entreprises. La Suisse est liée par
quelques 2000 accords internationaux et dispose d'un important arsenal
d'instruments de politique économique extérieure. Celui-ci est
présenté pour la première fois de manière complète dans le rapport
2000 (1er chapitre).

A l'avenir, l'économie suisse se verra de plus en plus contrainte de
développer son potentiel de croissance à l'étranger. Cette politique
repose essentiellement sur trois piliers - UE, AELE, OMC - où nous
avons enregistré plusieurs succès en 2000.

Premièrement, les accords bilatéraux avec l'UE. L'acceptation de ces
accords par le peuple suisse est un des grands succès de l'an 2000.
Ces accords donnent à notre économie un cadre institutionnel
prévisible de haute qualité avec notre plus grand partenaire
commercial. Ils résolvent d'importantes questions d'intégration
européenne, notamment dans le domaine des transports et de la libre
circulation des personnes. Leurs retombées sur le développement
économique devrait représenter une croissance entre 0,5 et 2% du PIB.

Deuxièmement, les accords de libre-échange dans le cadre de l'AELE.
Par le biais de cette Association qui vit une seconde jeunesse, la
Suisse fait partie d'un des plus importants espaces de libre-échange
au monde. Seize pays partenaires d'Europe centrale et orientale et du
bassin sud méditerranéen y participent. Ces accords nous donnent un
accès au marché comparable à celui de nos principaux partenaires
commerciaux, notamment l'UE.

L'accord avec le Mexique signé le 27 novembre dernier est le premier
pont jeté par l'AELE entre deux continents. L'importance de cet accord
pour la Suisse est que les marchandises et les services offerts par
nos entreprises pourront accéder au marché mexicain au même titre que
ceux de leurs concurrents de l'UE, des Etats-Unis et du Canada.

Environ 100 millions de francs de droits de douanes seront ainsi
économisés, ce qui veut dire que nos entreprises pourront créer
d'avantage d'emplois chez nous. Ajoutez à cela que des produits
meilleurs marché entreront en Suisse, et là, c'est le consommateur qui
en profitera.

Des accords similaires sont en préparation avec le Chili et le Canada.
D'autres discussions ont lieu avec l'Afrique du sud, et peut-être
bientôt avec Singapour. Ces nouveaux accords sont résolument modernes
car ils ne couvrent plus seulement les marchandises mais aussi les
services, un domaine particulièrement important pour la Suisse.

Le regain d'intérêt pour des accords préférentiels régionaux et
interrégionaux s'explique par la phase difficile que traverse
provisoirement l'OMC. Ces accords ne sont pas en contradiction avec
les règles de l'OMC, ils sont même complémentaires. Mais ce phénomène
démontre que les pays riches réussissent toujours à défendre leurs
intérêts, ce qui n'est pas forcément le cas des pays pauvres.

Je dis donc à ceux qui combattent l'OMC qu'ils ont tort, car c'est
l'endroit où les Etats les plus faibles peuvent avoir le plus de
pouvoir en vertu de la règle de l'unanimité. Par conséquent, les pays
du tiers-monde peuvent obtenir, via l'OMC, ce qu'ils n'obtiendraient
jamais dans une négociation bilatérale ou régionale.

Troisièmement l'OMC. Une économie moyenne ouverte comme la Suisse a un
besoin vital des règles contraignantes et claires de l'OMC, qui
assurent sécurité juridique et prévisibilité économique. La Suisse a
connu un certain succès au sein de l'OMC en 2000. Un accord bilatéral
important a été conclus avec la Chine, candidate à l'adhésion. La
Suisse a par ailleurs continué à défendre ses intérêts dans les
négociations en cours dans les domaines de l'agriculture et des
services.

La Suisse doit affirmer sa présence à tous les niveaux pour permettre
à son économie de s'intégrer au mieux dans l'économie mondiale. La
grande dépendance de l'économie suisse vis-à-vis de l'étranger fait
que l'Etat doit mener une politique économique extérieure toujours
plus active et créative. Nous avons donc, en 2000, renforcé la
promotion opérationnelle de la politique économique extérieure.

Un pas important a été franchi dans ce secteur avec l'adoption de la
nouvelle loi sur la promotion des exportations. Celle-ci doit surtout
aider nos PME à s'intégrer dans l'économie mondiale. En effet, 17%
seulement des PME de moins de 250 collaborateurs exportent  à
l'étranger. La nouvelle loi doit permettre de :

- sonder les possibilités de ventes à l'étranger et ensuite les
concrétiser,
- positionner les exportateurs suisses comme partenaires
concurrentiels,
-	favoriser l'accès aux marchés étrangers grâce à une information
ciblée.

Dans ce but, nous avons pris les mesures suivantes :

- les moyens disponibles (environ 15,1 millions de francs par année)
pourront être utilisés de manière plus ciblée auprès de l'OSEC,
- nous avons confié un nouveau mandat de prestations à l'OSEC qui se
réorganise,
- le Seco, le DFAE et l'OSEC renforceront nos activités de promotion
des exportations auprès des consulats et ambassades. Il y aura 10
points d'appui à l'exportation au sein de représentations à l'étranger
d'ici le 1er octobre 2001, et au moins 20 autres d'ici 2003.

Dans notre réseau mondial actuel des représentations à l'étranger, il
s'agit d'étendre judicieusement les compétences économiques en matière
de défense des intérêts suisses à l'étranger.

Il est également important de soigner les contacts à l'étranger au
plus haut niveau. Les délégations économiques mixtes que je conduis
régulièrement permettent de traiter des questions économiques
spécifiques et de créer un réseau de relations que l'économie seule ne
parvient pas toujours à établir elle-même.

Ces visites permettent aussi de conclure des accords bilatéraux qui
ont leur importance là où l'ensemble des règles multilatérales
n'intervient pas. La Suisse dispose aujourd'hui de

- 12 accords de coopération économique
- 88 accords de protection des investissements
- 60 accords visant à éviter la double imposition.

En conclusion, je répète que l'économie suisse va bien. Le taux de
croissance de 3,3% en 2000 est le plus élevé depuis 10 ans. La
croissance en 2001, estimée à 2,3% environ, sera plus modérée mais
correspondra mieux à un développement durable. Le taux de chômage
moyen a baissé à 2% en 2000 et la tendance est à la baisse. La paix
sociale règne.

L'excellente santé de notre économie est due aux bonnes conditions
cadre dans notre pays, mais aussi au fait que l'économie mondiale va
bien, et que la Suisse y est bien intégrée. La capacité qu'ont
beaucoup de nos entreprises à saisir des opportunités à l'étranger est
remarquable.

Une politique économique extérieure active est donc indispensable pour
la Suisse. Au cours des années à venir, cette politique devrait se
concentrer davantage - à côté de la poursuite des activités de
négociation multilatérale et bilatérale - sur le domaine de la
promotion opérationnelle de l'économie extérieure.