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Conférence CITES de Nairobi: satisfaction de la délégation suisse

COMMUNIQUE DE PRESSE / Berne, le 27.4.2000

Conférence CITES de Nairobi: satisfaction de la délégation suisse

La délégation suisse est satisfaite des résultats de la Conférence des
Parties à la CITES qui s'est tenue du 10 au 20 avril à Nairobi: sur 13
de ses propositions d'amendement des annexes de la convention, 11 ont
été acceptées. Le Dr Thomas Althaus de l'Office vétérinaire fédéral a
été nommé "Alternate Regional Representative" pour l'Europe au sein du
Comité CITES pour les animaux et M. Dieter Supthut, ancien directeur
de la collection de succulentes appartenant à la Ville de Zurich, a
été nommé "Alternate Regional Representative" pour l'Europe au sein du
Comité CITES pour les plantes.
La délégation suisse estime qu'il est hautement positif que les pays
africains aient pu trouver une solution de compromis sur la question
des éléphants. Elle se réjouit également du fait que de plus en plus
de pays s'efforcent de s'en tenir à des critères objectifs dans
l'évaluation des propositions. Elle regrette cependant qu'en ce qui
concerne les baleines, une inculture du débat semble se développer au
détriment des objectifs poursuivis par une telle conférence.

Succès des propositions suisses
La majorité des 13 propositions suisses pour amender les listes
d'espèces d'animaux et de plantes protégées avait été déposée à la
demande du Comité CITES pour les plantes. La délégation a retiré une
proposition après avoir consulté le Comité pour les plantes et le pays
d'origine de l'espèce concernée; une autre proposition n'a pas atteint
la majorité requise des deux tiers. Toutes les autres propositions ont
été acceptées, l'une par 67 voix contre 25, les dix autres par
consensus.

Eléphant africain
Un compromis a été trouvé sur le commerce de l'ivoire. Le Kenya et
l'Inde ont retiré leur proposition d'inscrire à nouveau toutes les
populations d'éléphants à l'annexe I de la CITES, l'annexe qui
regroupe les espèces le plus strictement protégées. La population
d'éléphants de l'Afrique du Sud a été transférée de l'annexe I à
l'annexe II et les populations de la Namibie, du Botswana et du
Zimbabwe restent inscrites à l'annexe II - mais, dans le même temps,
le quota pour le commerce de l'ivoire a été fixé à zéro. Le commerce
d'ivoire reste interdit pour le moment; néanmoins un quota commercial
pourrait être accordé à l'avenir, dès que des mécanismes de contrôle
fiables auront été mis en place.

Baleines
Les propositions du Japon et de la Norvège de transférer quelques
populations de baleines grises et de petits rorquals de l'annexe I à
l'annexe II ont été rejetées. Il s'ensuit que ces espèces restent
inscrites à l'annexe I et ne peuvent faire l'objet d'un commerce
international. Pour la première fois, la question de la concurrence
entre les baleines et les pêcheurs a été soulevée dans ce contexte:
les baleines consomment 3 à 5 fois plus de poissons et d'animaux
marins que n'en pêchent tous les pêcheurs du monde. Il convient de
préciser cependant que les proies des baleines ne conviendraient pas
toutes à la consommation humaine.

Tortues marines
Cuba avait déposé deux propositions pour exporter des carapaces de
tortues imbriquées vers le Japon. Le produit de cette vente aurait
permis de financer les efforts consentis par ce pays pour la
protection des tortues. Néanmoins, malgré le soutien du Secrétariat
CITES et de quelques organisations de protection de la nature, ces
propositions n'ont pas été acceptées. Le commerce d'écailles de
tortues imbriquées reste donc strictement interdit.

Requins
Les Etats-Unis d'Amérique avaient proposé d'inscrire le requin baleine
à l'annexe II de la convention CITES. La Grande-Bretagne souhaitait
voir figurer le requin pèlerin à l'annexe II également et l'Australie
le requin blanc à l'annexe I. Mais toutes les propositions concernant
les requins ont été rejetées. Il est ressorti des débats que la CITES
n'est pas le moyen approprié pour protéger les requins, puisque cette
convention ne réglemente que le commerce et non la capture des espèces
menacées. Les dangers importants qui pèsent sur les requins, notamment
la pêche sportive et les prises accessoires dans les filets de pêche,
ne peuvent être évités par l'inscription des requins dans une annexe
CITES.

Nombreuses décisions passées inaperçues, mais non dénuées d'importance
Les médias ont surtout parlé des décisions CITES concernant les
éléphants, les baleines, les tortues et les requins. Il ne faut pas
oublier pourtant que les débats ont porté sur une multitude d'autres
espèces d'animaux et de plantes moins "spectaculaires". Ce ne sont pas
moins de 62 propositions qui avaient été soumises à la Conférence
CITES, dont 18 furent retirées avant le vote, 14 refusées et 30
acceptées. Pour toutes ces propositions, il fallait tenir compte du
fait que la convention CITES n'est pas en mesure de protéger
directement les animaux et les plantes dans leurs pays d'origine, mais
ne peut avoir qu'un effet indirect par le contrôle et la
réglementation du commerce international.

OFFICE VÉTÉRINAIRE FÉDÉRAL
Service de presse et d'information

Explications:
CITES:	Convention on International Trade in Endangered Species. La
CITES réglemente le commerce des espèces d'animaux et de plantes
menacées d'extinction. Elle a été signée pour le moment par 148 Etats
Parties. Le document original de la convention est déposé en Suisse.
En tant que gouvernement dépositaire, la Suisse siège au Comité
permanent de la CITES. De plus, le Secrétariat CITES international est
situé en Suisse.
Annexes CITES:	Listes où sont inscrites quelque 4000 espèces animales
et quelque 30 000 espèces végétales réparties en trois classes selon
le degré de la menace qui pèse sur elles en raison du commerce
international (annexes I, II et III). Une interdiction absolue de
faire du commerce est applicable aux espèces de l'annexe I.

Renseignements:
Dr Peter Dollinger, OVF, chef de délégation, tél. 031 323 85 03
Dr Thomas Althaus, OVF, suppléant du chef de délégation, tél. 031 323 85 08