Systèmes de drones de reconnaissance 95 Retard dans les livraisons et problèmes concernant les fréquences
3003 Berne, le 29 février 2000
Information aux médias
Systèmes de drones de reconnaissance 95 Retard dans les livraisons et
problèmes concernant les fréquences
L'introduction des systèmes de drones de reconnaissance 95 au sein des
Forces aériennes subit des retards dus à des défauts dans les logiciels et
la documentation d'utilisation. En outre, l'introduction, prévue sur le plan
international dès 2002, des téléphones mobiles de la troisième génération,
est source de difficultés supplémentaires. Vu que ces derniers utilisent en
partie les mêmes fréquences que les drones de reconnaissance de l'armée
suisse, des modifications à l'équipement des drones pourront être
nécessaires. Le DDPS est en train d'étudier des solutions.
Le Parlement a approuvé un crédit de 350 millions de francs au programme d'
armement 95 pour l'acquisition de quatre systèmes de reconnaissance de
drones 95. Les drones sont de petits avions sans pilote, télécommandés et
équipés de caméras vidéo et infrarouge. Ils permettent de transmettre jour
et nuit des images d'une zone d'engagement à un poste de commandement situé
à une distance allant jusqu'à 100 km. Un engin peut garder l'air jusqu'à
quatre heures par mission. Un système de drones comprend entre autres sept
engins, deux stations de contrôle au sol et deux stations de réception des
images.
Les Forces aériennes suisses ont reçu jusqu'à présent trois des quatre
systèmes de drones de reconnaissance 95 commandés pour le programme d'
armement 1995. Lors des livraisons, le Groupement de l'armement et les
Forces aériennes ont dû intervenir auprès des fournisseurs en raison de
défauts dans les logiciels et la documentation d'utilisation. La période de
temps requise pour y remédier (sous garantie) est plus longue que prévu et
la livraison du dernier système ne sera effectuée que pendant le second
semestre 2000 au lieu de la fin de l'année dernière. Le fabricant du
simulateur prévu a rencontré des difficultés de développement et de
construction et accuse un important retard. Ce simulateur ne sera à
disposition des Forces aériennes qu'à partir de l'automne 2000. Cette
accumulation de retards se répercute négativement sur le programme de
formation de l'unité professionnelle constituée au sein des Forces aériennes
et du nouveau groupe de drones 7. Les cours de transition sont donc différés
d'un an.
L'introduction prévue dans toute l'Europe de la troisième génération de
téléphones mobiles représente un nouvel obstacle à l'utilisation des drones
de reconnaissance 95. Le système de transmission de données des drones
(appelé Datalink) fonctionne sur une gamme de fréquences avoisinant 2
gigahertz, comme convenu en 1988 entre les organes civils et militaires
fédéraux compétents à l'époque. En vertu de décisions prises sur le plan
international, un nouveau réseau de téléphones mobiles sera introduit en
Europe dès 2002. Ce système UMTS (Universal Mobile Telecommunication System)
standardisé à l'échelle mondiale va compléter puis supplanter à long terme
les téléphones mobiles actuels GSM. Le réseau UMTS utilisera en Suisse les
fréquences de 1900-2025 et 2110-2200 mégahertz. Les systèmes de drones et le
nouveau réseau de téléphones mobiles utiliseront donc dans une grande mesure
les mêmes fréquences. Ce n'est qu'au milieu de 1997, alors que la
fabrication des drones était bien avancée, que le DDPS a reçu les données
techniques valables de l'UMTS. Les enquêtes menées indépendamment par le
Groupement de l'armement et l'Office fédéral de la communication (OFCOM) ont
révélé que les deux systèmes peuvent se perturber mutuellement à grande
échelle en Suisse. Les ondes émise par les drones peuvent avoir des effets
sur les régions frontalières étrangères et porter ainsi atteinte aux
conventions internationales.
Le Groupement de l'armement est actuellement en train d'étudier des
solutions. Un simple changement de fréquences des drones à l'intérieur de la
bande des 2 gigahertz n'est pas possible car ces fréquences ne sont pas
disponibles. La poursuite de l'utilisation des drones dans un mesure réduite
après le 1er janvier 2002 requiert une recherche portant sur le recours
éventuel aux quelques fréquences de la bande des 2 gigahertz disponibles
pour les militaires et sur la possibilité d'utiliser cette variante comme
base d'une solution durable plus économique. Un remplacement complet du
système Datalink pour des gammes de fréquences complètement différentes
nécessiterait la fabrication et le remplacement d'une foule d'appareils au
sol et dans les engins. Les coûts sont en voie d'estimation. Il faut compter
avec des frais de développement d'environ 25 millions de francs et des coûts
d'acquisition de 40-50 millions .
La cession des licences UMTS à plusieurs futurs exploitants de réseaux
représente pour la Confédération la perspective de recettes qui
constitueraient un multiple du coût d'un éventuel remplacement du système
Datalink des drones.
DÉPARTEMENT FÉDÉRAL DE LA DÉFENSE, DE LA PROTECTION DE LA POPULATION ET
DES SPORTS
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