Réorganisation de la surveillance en matière de sécurité technique
COMMUNIQUE DE PRESSE
Réorganisation de la surveillance en matière de sécurité technique
Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et
de la communication (DETEC) vient d'informer le Conseil fédéral sur
l'avancement du projet de création d'une Agence nationale de sécurité. Les
travaux préparatoires devraient d'ailleurs être terminés d'ici à l'année
prochaine. La constitution d'un centre de compétences pour la sécurité
technique permettra de séparer, au niveau de l'administration, la
surveillance de la sécurité des autres tâches d'exécution.
La réorganisation ne concerne que les fonctions relatives à la sécurité
technique dans les domaines d'activité du DETEC, à savoir les transports,
l'environnement et l'énergie. Les mesures de sûreté visant à prévenir les
attentats (avions et véhicules) ne font pas partie intégrante du projet.
Cette réorganisation particulièrement complexe a notamment pour objectif de
:
· Adopter une idéologie sécuritaire principalement axée sur les risques
potentiels;
· Définir clairement les tâches et responsabilités de l'autorité chargée de
surveiller la sécurité ainsi que celles des fabricants, des maîtres
d'ouvrage, des exploitants et des services tenus d'évaluer la conformité;
· Séparer les fonctions de surveillance assumées par les maîtres d'ouvrage
et le travail de promotion effectué par l'administration (par exemple en
matière d'approvisionnement énergétique ou de construction des
infrastructures de transport);
· Regrouper dans un seul et même service toutes les activités du DETEC
ayant trait à la sécurité.
Concrétisation du projet à deux niveaux
Les objectifs devront être concrétisés tant par les pouvoirs publics que
par des services publics ou privés accrédités. Il est prévu de créer un
centre de compétences (organe de droit public avec participation
majoritaire de la Confédération ou société anonyme de droit public) pour
la sécurité technique, auquel seront confiées des tâches relevant de la
puissance publique. Il sera provisoirement désigné par le sigle "NASA"
(Agence nationale de sécurité) et regroupera toutes les activités des
offices du DETEC en relation avec la sécurité. Dans différents domaines,
tels que les véhicules à moteur, les bateaux, les petites installations de
transport à câbles et les téléskis, la Confédération a confié ses
fonctions de surveillance technique aux cantons. Le Conseil fédéral
souhaite encore vérifier avec ces derniers si les synergies existantes
peuvent être exploitées judicieusement.
Les fabricants d'un produit, les maîtres d'ouvrage d'une installation et
les exploitants d'un moyen de production ou d'une installation
continueront d'être responsables de la sécurité. Néanmoins, ils devront
confier à des services publics ou privés reconnus par l'Etat (accrédités)
les évaluations de conformité exigées par la loi ou par la NASA.
Construction d'une installation de transport à câbles
La construction d'une installation de transport à câbles illustre
parfaitement le fonctionnement de ce nouveau modèle. A l'heure actuelle,
les fonctionnaires de l'Office fédéral des transports (OFT) chargés de
surveiller certaines étapes importantes de la construction (par exemple
les fondations des pylônes) ainsi que certaines parties et fonctions de
l'installation avant sa mise en service. C'est sur la base de ce contrôle
que l'office octroie les autorisations d'exploiter.
Conformément à ce nouveau modèle de base, le centre de compétences se
contente de préciser quels contrôles doivent être effectués. Ceux réalisés
pendant la construction et avant la mise en service sont assurés par des
services accrédités puis consignés dans un rapport. Ce dernier sera
transmis par le maître d'ouvrage au centre de compétences. Lorsque les
services accrédités sont en concurrence les uns avec les autres, il
incombe au maître d'ouvrage de sélectionner celui qui correspond le mieux
à ses exigences. Lesdits services doivent disposer du personnel ayant la
qualification requise et du matériel spécial nécessaire. La NASA participe
à l'accréditation et contrôle le travail de ces services. Elle octroie
l'autorisation définitive d'exploiter, contrôle le respect des
prescriptions de sécurité par le maître d'ouvrage et procède à des
contrôles de l'ouvrage par sondage. La NASA est autorisée à prendre des
mesures lorsque les prescriptions techniques ne sont plus respectées.
Exploitation
Il en va de même pour le contrôle périodique des installations de transport
à câbles, lequel est entièrement assuré par l'OFT. A l'avenir, cette tâche
incombera en partie aux services accrédités et non plus à l'Etat.
L'exploitant sera quant à lui responsable de la réalisation du contrôle.
L'exemple met en évidence les avantages du modèle: l'Etat redéfinit ses
activités et les limite à l'essentiel tout en se contentant d'octroyer des
autorisations d'exploiter et de surveiller les services accrédités.
Surveillance directe assurée par la NASA dans quatre domaines
Sa tâche principale consiste à définir le degré de sécurité dans des
prescriptions techniques et de faire surveiller le respect de ces
consignes de sécurité par les tiers. Outre ce mandat, la NASA assumera
encore d'autres tâches dans divers domaines. Elle est chargée d'exercer
une surveillance directe dans quatre domaines.
· Une surveillance étatique plus poussée est nécessaire lorsque le système
global à évaluer est particulièrement complexe dans la mesure où il varie
pratiquement d'un cas à l'autre. Dans ce contexte, une délégation de
compétences n'aurait pas de sens, étant donné qu'il faut presque toujours
considérer le cas particulier et que les prescriptions générales font
défaut. C'est notamment le cas pour les installations nucléaires dans la
mesure où chacune constitue un cas particulier. Pour cette raison, il est
indiqué d'intégrer l'actuelle Division principale de la sécurité des
installations nucléaires (DSN) dans la NASA, tout en veillant, à l'avenir,
à intensifier davantage l'externalisation des contrôles particuliers.
· Là où les prescriptions techniques font encore défaut et empêchent ainsi
le transfert des tâches aux services accrédités, il faut d'abord que la
NASA prenne le relais. C'est notamment le cas pour les installations
électriques à courant fort. Toutefois, dans ce domaine, l'intervention de
la NASA ne doit constituer qu'une solution transitoire.
· Plusieurs accords internationaux ratifiés par la Suisse prévoient des
obligations directes ou indirectes, en vertu desquelles un certain nombre
de tâches données doivent être assumées par un organisme public. Par
conséquent, la NASA est tenue d'assumer ces tâches de surveillance. C'est
notamment le cas pour la certification des avions. Dans ce domaine, la
NASA doit toutefois se contenter d'exercer une surveillance formelle et
éviter, dans la mesure du possible, d'effectuer elle-même des contrôles.
· Finalement la NASA devra - du moins de manière provisoire - assumer des
tâches de surveillance dans les domaines où il n'existe pas encore de
services accrédités. Cela devrait notamment être le cas dans les domaines
où le marché est restreint. L'accomplissement de cette activité suppose
notamment que, sur le plan organisationnel, la NASA prévoit une
répartition des tâches claire et précise entre les services qui édictent
des prescriptions et les autres qui font le travail d'un service
accrédité.
Ces prochains mois, le DETEC préparera une nouvelle loi fédérale pour la
constitution du centre de compétences et en modifiera d'autres, telles que
celles sur les chemins de fer, la navigation aérienne, etc. Les projets
devraient pouvoir être mis en consultation l'année prochaine.
Berne, le 24 février 2000
DETEC Département fédéral de l'Environnement, des Transports, de l'Energie
et de la Communication
Service de presse
Renseignements:
M. Rolf Lüthi, Secrétaire général suppléant du DETEC, tél. 031/ 322 55 43