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L'OFEFP pour une responsabilité civile internationale

COMMUNIQUE DE PRESSE

Pollution au cyanure dans le Danube et la Tisza

L'OFEFP pour une responsabilité civile internationale

La catastrophe écologique qui touche le Danube et la Tisza révèle les
 lacunes du droit international actuel. L'environnement n'a pas d'avocat.
 Personne ne pose généralement plainte lors d'un accident qui dépassent les
 frontières nationales. L'Office fédéral de l'environnement, des forêts et
 du paysage (OFEFP)  va soumettre à la discussion la question d'un
 règlement de la responsabilité civile lors du Forum mondial sur les Eaux
 qui se tiendra les 21 et 22 mars prochains à La Hague.

Vraisemblablement, personne ne pourra être tenu responsable pour la
 pollution au cyanure du Danube. Les exploitants des mines sont punissables
 seulement pour les dégâts en Roumaine. Les pays traversés par le Danube
 n'ont aucun droit à une indemnité. Pour Philippe Roch, directeur de
 l'OFEFP, « ce n'est pas normal qu'une entreprise qui a son siège dans un
 pays industrialisé puisse échapper à la responsabilité d'avoir pollué tout
 un fleuve ». Il veut donc mettre ce sujet à l'ordre du jour de la
 Conférence ministérielle du Forum mondial sur les Eaux qui se tiendra à la
 Hague, les 21 et 22 mars prochains.

La protection des eaux internationales est réglée aujourd'hui par deux
 conventions :

· La Convention sur les effets transfrontières des accidents industriels
 qui entrera en vigueur le 1er avril 2000

· La Convention pour la protection et l'utilisation des cours d'eau
 transfrontières et des lacs internationaux

L'OFEFP veut s'engager pour que ces deux accords soient complétés par une
 réglementation sur la responsabilité civile. Lors de la Conférence sur les
 déchets spéciaux à Bâle, une telle réglementation a été inscrite pour la
 première fois dans une convention environnementale. La Suisse s'était
 beaucoup engagée pour aboutir à ce résultat. L'OFEFP veut faire en sorte
 pour qu'une solution similaire soit trouvée pour la protection des eaux.

Les entreprises doivent prendre leurs responsabilités

La Suisse a tiré les leçons de la catastrophe de Schweizerhalle (1986).
 L'eau utilisée pour éteindre l'incendie survenu dans des installations
 chimiques avait empoisonné le Rhin. L'ordonnance sur la protection contre
 les accidents majeurs avait alors été élaborée. Elle prévoit que les
 entreprises qui stockent des substances dangereuses dans le bassin versant
 d'un cours d'eau international doivent prévoir pour leur entreprise des
 mesures de protection techniques et organisationnelles. Après
 Schweizerhalle, tous les Etats riverains du Rhin se sont assurés que les
 entreprises situées dans le bassin versant du fleuve avaient amélioré les
 mesures de sécurité. Depuis lors, les accidents ont fortement diminué sur
 le Rhin.

Engagement de la Suisse

La Suisse s'engage aussi pour développer des processus de production sûrs
 en Europe de l'Est. Le seco et la DDC dirigent différents projets pour
 améliorer la gestion des dangers écologiques. En Bulgarie, la Suisse
 soutient diverses mesures de protection des eaux et d'assainissement de
 mines. L'OFEFP va s'engager avec la DDC et le seco pour que plus de
 projets pour réduire les risques environnementaux soient soutenus en
 Europe de l'Est.

Berne, le 15 février 2000

OFFICE FÉDÉRAL DE L'ENVIRONNEMENT, DES FORÊTS ET DU PAYSAGE
Service d'information

Renseignements

· M. Philippe Roch, directeur de l'Office fédéral de l'environnement, des
 forêts et du paysage (OFEFP), tél. 031 322 93 01

Pour la pollution des eaux

· M. Peter Michel, chef de la division Protection des eaux et de la pêche,
 Office fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), tél.
 031 322 93 20

Pour les conventions internationales

· M. Ernst Berger, chef de la section Sécurité des installations, Office
 fédéral de l'environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), tél. 031 322
 69 71

· M. Martin Schiess, section Sécurité des installations, Office fédéral de
 l'environnement, des forêts et du paysage (OFEFP), tél. 031 322 54 34

Cyanure dans le Danube et la Tisza

· Le cyanure utilisé pour l'extraction de l'or de la roche-mère est un
 puissant poison qui agit rapidement  sur les voies respiratoires. Dans
 l'eau, une faible concentration suffit déjà à faire disparaître toute
 forme de vie. Il se diffuse en une traînée toxique, dont l'effet décroît
 progressivement jusqu'à la mer, en raison de la dilution. Les zones
 touchées sont pratiquement mortes. On peut espérer que les organismes
 vivants des affluents et du cours supérieur du Danube reviennent coloniser
 progressivement les zones touchées. L'approvisionnement en eau potable
 doit être suspendu dans toutes les zones concernées tant que du cyanure
 apparaît dans les analyses. Les pêcheurs et les oiseaux aquatiques sont
 naturellement touchés.

· La pollution au cyanure s'accompagne d'une pollution par les métaux, qui
 finalement se déposent dans les sédiments. Les dommages ne sont pas
 directs, mais indirects, en ce sens que les effets de ces polluants se
 font sentir lentement au travers de la chaîne alimentaire, par le biais
 des plantes et des organismes qui vivent dans les sédiments. La capture de
 poissons pour la consommation ne pourra être autorisée dans ces eaux
 qu'après la mise en place d'une surveillance de la teneur en métaux
 lourds.