Un service public fort, davantage de liberté pour les diffuseurs privés
COMMUNIQUE DE PRESSE
Un service public fort, davantage de liberté pour les diffuseurs privés
Le Conseil fédéral lance la révision de la loi sur la radio et la
télévision (LRTV)
Le Conseil fédéral a fixé les principes de la révision de la loi sur la
radio et la télévision (LRTV). Le service public sera toujours assuré par
une SSR forte, mais des dispositions-cadre seront définies en matière de
publicité et de programmes afin de garantir un haut niveau de qualité. Les
diffuseurs de programmes radio et télévision privés jouiront d'une plus
grande liberté. Le Département fédéral de l'Environnement, des Transports,
de l'Énergie et de la Communication (DETEC) a reçu le mandat d'élaborer
une nouvelle LRTV.
Le monde de la communication évolue très rapidement. Le Conseil fédéral est
convaincu que, dans ce contexte, seul un nouveau cadre légal pourra
permettre d'atteindre à long terme les objectifs concernant la politique
des médias. La LRTV actuelle, qui date de 1991, ne prend pas suffisamment
en compte l'internationalisation croissante de la radiodiffusion et la
fusion de la radiodiffusion, des télécommunications et de l'informatique
("convergence"), sans parler de l'internet. Au terme d'une discussion
détaillée sur la politique des médias, le Conseil fédéral a donc octroyé
au DETEC le mandat de réviser la LRTV en tenant compte de ces évolutions.
Un système binaire
Il est prévu que le nouveau paysage de la radiodiffusion soit organisé
selon un système binaire. D'une part, les entreprises de médias seront
soumises aux lois du marché. L'influence de l'État sera réduite ici au
minimum. Quant aux dispositions en matière de publicité et de parrainage,
elles seront assouplies en accord avec les dispositions européennes. En
bref, il s'agit de dérégulariser le secteur privé. D'autre part, on aura
un service public fort, auquel le Conseil fédéral pose des exigences
élevées de qualité.
La SSR
Le service public sera, comme auparavant, financé par le biais des
redevances. En effet, le marché n'est pas à même de financer un programme
de service public, particulièrement dans un pays comme la Suisse, qui
compte plusieurs marchés restreints de la taille des régions linguistiques
et où le public est avide de programmes étrangers. A cause de ces
conditions particulières, l'hypothèse consistant à répartir le mandat de
service public entre plusieurs diffuseurs doit être écartée. La
radiodiffusion a besoin d'une institution qui reflète la situation
particulière de la Suisse, de ses quatre régions linguistiques et de sa
multitude de traditions culturelles et politiques. De l'avis du Conseil
fédéral, cette institution ne peut être que la Société suisse de
radiodiffusion (SSR). Le Conseil fédéral prévoit diverses mesures pour
garantir un haut niveau de qualité. Ainsi, la SSR sera soumise à des
dispositions plus restrictives que les diffuseurs privés concernant la
publicité et le sponsoring. Par exemple, les offres visant des publics
particuliers ne peuvent en principe pas être financées par les redevances.
Par ailleurs, un comité consultatif indépendant pour la SSR sera créé,
avec pour tâche d'observer et de discuter la manière dont la mission de
service public est remplie. La mise en oeuvre juridique des dispositions
concernant les programmes restera assurée par une autorité indépendante,
quasi-judiciaire.
Cadre :
Service public
Couverture généralisée de toutes les régions linguistiques par des
programmes suisses de même valeur, contribuant principalement à la
formation, au développement culturel et à la libre formation de l'opinion.
Les diffuseurs privés
Les diffuseurs radio et télévision privés seront libérés des mandats de
prestations relatifs aux programmes. Ils bénéficieront de prescriptions
assouplies sur la publicité et pourront obtenir une concession beaucoup
plus facilement qu'aujourd'hui. Cela leur permettra d'augmenter leurs
recettes publicitaires et d'améliorer leurs chances face à leurs
concurrents étrangers. Les redevances ne seront plus affectées que dans
des cas exceptionnels pour compenser des désavantages topographiques, et
cela seulement pour les diffuseurs de radio. Les services de communication
assimilables à la radiodiffusion et n'exerçant qu'une influence limitée
sur la formation de l'opinion publique, comme le télétexte, ne seront plus
soumis à la LRTV. Le cas de l'internet sera encore différent : ses
contenus ne seront réglés par la LRTV que lorsqu'il s'agira de programmes
de radiodiffusion dont l'influence sur l'opinion publique est aussi grande
que celle de la radio et de la télévision.
La convergence
La nouvelle loi doit également tenir compte du fait qu'à l'avenir, les
mêmes infrastructures pourront servir à transmettre aussi bien des
programmes de radiodiffusion que des services de télécommunication. La
concession unique actuelle, qui règle à la fois le contenu du programme et
sa diffusion technique, sera remplacée par des concessions séparées
portant d'une part sur la création du programme, et d'autre part sur
l'infrastructure de diffusion (fréquences, satellite, réseau câblé, etc.).
De plus, afin que les programmes des diffuseurs puissent réellement
trouver une place au sein des réseaux, les exploitants de réseau seront
soumis à certaines dispositions dans ce domaine.
Le Conseil fédéral estime pouvoir mettre en consultation le projet de
nouvelle loi LRTV en automne de cette année, pour le présenter au
Parlement au cours du second semestre 2001. La nouvelle loi entrera en
vigueur au début de l'année 2004 au plus tôt.
Berne, le 20 janvier 2000
DETEC Département fédéral de l'Environnement,
des Transports, de l'Énergie et de la Communication
Service de presse
Renseignements :
Service de presse, DETEC, Tél. 031/322 55 11
Annexes :
Note de discussion du 19 janvier 2000 sur la révision de la loi sur la
radio et la télévision (LRTV) (Internet :
http://www.uvek.admin.ch/doku/presse/2000/f/00012002.pdf)
Résumé de la note de discussion
(Internet : http://www.uvek.admin.ch/doku/presse/2000/f/00012003.htm)