Le DETEC octroie une concession pour l'élément central de la 5e étape de construction de l'aéroport de Zurich
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le DETEC octroie une concession pour l'élément central de la 5e étape de
construction de l'aéroport de Zurich et impose des obligations
environnementales
Le Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et
de la communication (DETEC) a octroyé au canton de Zurich la concession de
construction pour réaliser le nouveau bâtiment pour passagers de Kloten,
élément central de la 5e étape de construction de l'aéroport de Zurich,
tout en imposant de nombreuses obligations sur le plan environnemental. Le
DETEC a pris cette décision après avoir évalué tous les aspects
écologiques et économiques dans le cadre d'une pesée très complète des
intérêts.
Le bâtiment ainsi approuvé est aussi appelé "dock midfield", parce qu'il se
situera au centre du triangle formé par les trois grandes pistes
actuelles. Ses jetées pourront accueillir entre 18 et 27 avions.
Cette extension de l'infrastructure aéroportuaire s'inscrit dans le
contexte d'une tension croissante entre les intérêts du développement
économique d'une part et les nuisances imposées aux riverains par le bruit
et la pollution atmosphérique d'autre part. Le DETEC reconnaît la grande
importance économique de l'aéroport de Zurich, mais, en formulant des
obligations substantielles sur le plan écologique, il tient compte
également de la nécessité de mieux protéger la population environnante des
émissions induites par le trafic aérien. Malgré cela, les valeurs limites
sont parfois encore dépassées. La législation et la jurisprudence le
permettent, s'agissant d'un équipement qui répond à un intérêt public
essentiel, ce qui est le cas en l'occurrence.
1. Le DETEC a imposé des restrictions au trafic nocturne. L'interdiction
des vols entre 00h30 et 05h00 à été prolongée d'une demi-heure, jusqu'à
05h30. Le département est convaincu que le repos des riverains est mieux
préservé par une plage de silence plus longue que par la limitation du
nombre des mouvements (atterrissages ou décollages). Une personne est
davantage incommodée en étant réveillée par un seul avion à 05h00 du
matin, même si le calme s'installe ensuite pendant un moment. Il est
préférable d'instaurer une plus longue période de repos absolu, même si la
densité des vols pourrait augmenter par la suite.
2. Une autre amélioration pour les riverains est prévue le soir, par le
biais d'une réglementation plus sévère du trafic des avions assurant des
vols d'affrètement (charter). Il ne pourra plus y avoir de départs selon
horaire des charters après 22h00. Jusqu'à maintenant, cette limite était
fixée à 23h00.
3. Le DETEC a aussi tenu compte de l'augmentation attendue de la pollution
de l'air découlant de la croissance du trafic en édictant une autre série
de conditions. A côté de l'obligation du canton d'appliquer sans
restriction ses mesures en vue d'améliorer la qualité de l'air, voire de
les accentuer si les objectifs ne sont pas atteints, l'exploitant de
l'aéroport est tenu d'accroître ses efforts pour parvenir à maîtriser le
problème des oxydes d'azote. Il doit notamment concrétiser sans retard les
mesures proposées le 4 octobre 1999 par le gouvernement du canton de
Zurich pour l'aéroport dans le programme relatif à la qualité de l'air. Il
doit en outre prendre toutes les mesures propres à réduire la pollution
atmosphérique par ces oxydes, par exemple en prescrivant un usage plus
intensif de véhicules électriques sur le tarmac. En 1997, ce genre de
trafic a rejeté à lui seul 170 tonnes de ces gaz. Si rien n'est changé,
cette masse polluante atteindra 262 tonnes en 2010.
Si, malgré les nouvelles dispositions et les mesures prises par
l'exploitant de l'aéroport, l'émission annuelle totale d'oxydes d'azote
(avions et véhicules de surface) atteint 2400 tonnes par année,
l'exploitant devra entreprendre une nouvelle analyse de la situation du
NO2 dans le périmètre de l'aéroport et, dans un délai de trois mois,
soumettre au DETEC un catalogue de mesures indiquant comment l'aggravation
de la pollution peut être enrayée. Après avoir étudié tous les paramètres
(situation générale de l'environnement, développement des moteurs d'avion,
évolution du trafic, importance de l'aéroport sur le plan européen,
améliorations consenties dans l'intervalle par son exploitant), le DETEC
peut ordonner d'autres mesures, au besoin un plafonnement du nombre des
mouvements.
Le département a choisi une procédure analogue aux mesures d'accompagnement
de l'accord sur les transports terrestres, qui définissent un objectif
chiffré. Si, contre toute attente, celui-ci ne peut pas être atteint,
d'autres dispositions seront prises, qui ne peuvent aujourd'hui, par la
force des choses, pas encore être définies en détail. On tient compte
ainsi du fait qu'il est extrêmement difficile, à l'heure actuelle, de
prévoir l'évolution au cours des années à venir; par ailleurs, il faut
aussi du temps pour mettre en oeuvre les mesures visant à réduire la
pollution par les oxydes d'azote.
4. Par l'octroi de la concession de construction, l'exploitant est aussi
tenu de réaliser le concept de protection contre le bruit élaboré sur la
base des dispositions de la concession-cadre. Dès lors, des aménagements
aux constructions afin de réduire le bruit doivent être effectués dans un
large périmètre autour de l'aéroport, ce qui procurera encore davantage de
calme aux riverains.
5. Toute une série d'autres mesures ont aussi été ordonnées, telles que la
gestion plus précise du trafic aérien, la détection affinée de la
pollution de l'air (NO2) ou les conditions à remplir par le trafic
intérieur.
6. De plus, le DETEC va rechercher des solutions à moyen et à long terme.
Citons à titre d'exemples le raccordement de l'aéroport de Bâle-Mulhouse
au réseau des chemins de fer, l'amélioration des liaisons ferroviaires
internationales sur de courtes distances, etc. Ces projets sont
susceptibles de décharger l'aéroport de Zurich et de mieux répartir le
trafic aérien sur l'ensemble des aéroports suisses.
Malgré ces obligations, l'octroi de la concession de construction permet à
l'aéroport de Zurich de mieux pouvoir s'affirmer à moyen et à long terme
face à ses concurrents directs en Europe. On tient ainsi compte de sa
grande importance économique non seulement pour la région zurichoise, mais
pour tout la place économique suisse.
La décision d'accorder la concession est une décision juridique, qui était
à prendre sur la base de la législation en vigueur. Elle peut faire
l'objet d'un recours au Tribunal fédéral.
Berne, le 8 novembre 1999
ETEC Département fédéral de l'Environnement,
des Transports, de l'Energie et de la Communication
Service de presse
Renseignements:
Claudine Godat Saladin, cheffe de presse DETEC, tél. 031/322 55 10
Vous trouvez la décision du DETEC "413.05 Flughafen Zürich-Kloten
Baukonzession Dock Midfield" sur:
http://www.uvek.admin.ch/doku/presse/1999/d/99110802.pdf (PDF-File, 311
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