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Pas de crise généralisée en vue

COMMUNIQUE DE PRESSE

Pas de crise généralisée en vue

Selon Ulrich Grete, délégué à l'an 2000 de la Confédération, les risques
que la Suisse encourt dans le cadre des problèmes informatiques liés au
passage à l'an 2000 sont prévisibles. Ainsi, la probabilité que
d'importantes perturbations se produisent est faible. Aucune crise
généralisée n'est donc à craindre. Le Conseil fédéral se fonde sur
l'analyse de son délégué à l'an 2000 pour la suite des opérations et
invite tous les décideurs à suivre les conseils formulés par Monsieur
Grete.

Dans sa dernière analyse de la situation en Suisse, le délégué à l'an
2000 énumère tous les domaines importants susceptibles d'être perturbés.
Selon cette étude, la Confédération, les cantons et les grandes communes
sont bien préparés; par contre, les communes petites et moyennes
pourraient être confrontées à certains problèmes, qui ne devraient
toutefois pas toucher des domaines vitaux. Aucun risque supplémentaire
ne devrait affecter l'approvisionnement en électricité, en gaz et en
carburants. Le fonctionnement des télécommunications et des médias
électroniques devrait également être assuré dans les zones habitées. Les
transports publics et le trafic routier ne devraient pas connaître de
problèmes; concernant le trafic aérien, on pourrait tout au plus être
confronté à une légère diminution de la fiabilité des horaires. La Poste
et les banques sont elles aussi bien préparées et l'approvisionnement en
denrées alimentaires ne devrait pas être perturbé. Les hôpitaux
pourraient, dans le pire des cas, connaître quelques défaillances
localisées, que leur longue expérience devrait toutefois permettre de
maîtriser rapidement. Il est vrai que la Suisse dépend fortement de ses
importations dans plusieurs domaines, mais aucun problème supplémentaire
n'est à signaler en la matière, d'une part grâce aux réserves
constituées et, d'autre part, en raison des mesures prises au niveau des
chaînes de distribution.

Le Conseil fédéral a pris acte de l'analyse présentée par le délégué à
l'an 2000 et l'a désignée comme base pour la planification des mesures
préventives de l'administration. Il recommande également aux cantons,
aux communes, aux milieux économiques et à la population de se fonder
sur cette analyse pour toute mesure de prévention.

Le délégué à l'an 2000 effectue tous les deux mois un bilan de la
situation en Suisse et dans les pays voisins. Ce bilan est publié
régulièrement sur Internet sous la rubrique "reports":
http://www.millenium.ch

L'administration fédérale informe elle aussi régulièrement de l'état
d'avancement des travaux à la Confédération:
http://www.efd.admin.ch/aktuell/2000/index.htm (site en allemand) et
http://www.dff.admin.ch/f/aktuell/2000/index.htm (site en français). Le
prochain rapport devrait paraître vers la fin du mois de juin.

Pour tout renseignement: Bruno Hofer, Département fédéral des finances,
tél.: 031 324 00 38, E-Mail: bruno.hofer@gs-efd.admin.ch

DEPARTEMENT FEDERAL DES FINANCES
Service de presse et d'information

26.5.1999

Annexe:

Le problème an 2000 en Suisse

1. Remarques préliminaires
? Le Délégué an 2000, désigné par le Conseil fédéral suisse, est entré
en fonctions le 1er juillet 1998 avec pour mandat de sensibiliser en
Suisse les autorités, l'économie et la population au problème an 2000
ainsi que de leur apporter son soutien. Le mandat comprend également
l'acquisition d'informations à propos des travaux en cours sur lesquels
se base l'évaluation de la situation attendue et celle des risques
potentiels.
? Du point de vue thématique, le mandat se limite au problème an 2000
créé par les défauts de l'informatique. S'y rattachent également des
aspects indirects du problème tels que p.ex. les aspects psychologiques.
Le mandat ne s'étend pas à d'autres facteurs comme p.ex. les
"philosophies de fin du monde" qui peuvent jouer un rôle dans le
contexte du changement d'année 1999/2000.
? L'évaluation retenue sous chiffre 3 se base sur des constatations
réunies jusqu'à mi-avril 1999.

2. Méthode
? Les informations ont été obtenues par le biais d'entretiens directs de
clarification ainsi que sur la base de rapports réguliers. L'action
s'est principalement concentrée sur la Confédération (resp. son
administration), tous les cantons, les grandes villes, les fournisseurs
importants de prestations de base - tant privés que publics -, ainsi que
sur les grandes entreprises de toutes les branches. Dans certains
domaines, les aspects internationaux ont également été pris en
considération.
? Nous avons sciemment renoncé à présenter les progrès réalisés dans le
domaine des projets et des résultats, sous forme statistique. L'analyse
et l'évaluation ont été entrepris afin de pouvoir projeter l'état
probable de la situation vers la fin de 1999 et d'estimer les risques
potentiels, avant tout pour la période se situant autour du changement
d'année 1999/2000.

3. Evaluation

3.1. Conclusion, vue d'ensemble
En Suisse, le risque d'un accroissement de dysfonctionnement
d'importance est minime. Etant donné que personne ne peut avoir la
certitude que vraiment tous les défauts seront corrigés à temps et qu'il
n'y aura pas d'autres sources de dysfonctionnement que le problème an
2000, il n'est pas possible d'exclure totalement des restrictions de la
fiabilité de prestations - limitées dans le temps, les faits et l'espace
- durant la période du changement d'année 1999/2000. Il n'y a pas
d'indices d'un risque de crise interconnectée à grande échelle. Les
mesures existantes et testées suffisent pour des interventions ciblées.
 3.2. Les domaines dans le détail
? Administration fédérale: malgré les quelques retards qui subsistent
par rapport au plan de projet détaillé, tous les domaines importants de
l'administration fédérale seront capables de fonctionner.
? Administrations cantonale: dans tous les cantons, les travaux sont
très avancés. On peut tout au plus s'attendre à quelques
dysfonctionnements isolés dans des domaines limités.
? Administrations des villes et des communes: dans de nombreux cas, les
prestations IT sont achetées. C'est pourquoi l'on mandate souvent des
prestataires de service plutôt que de tenter d'appliquer des solutions
individuelles. Leurs prestations sont garanties. Dans les grandes
villes, l'état des travaux et les perspectives peuvent être considérés
comme étant les mêmes que dans les cantons. Pour les petites et moyennes
communes, on ne peut pas exclure que quelques fonctions de
l'administration seront confrontées à de petits problèmes. Les tâches
essentielles ne devraient pas être affectées. Le nombre d'habitants et
l'importance des entreprises établies dans ces communes sont en tous cas
limités.
? Prestations de base des cantons, des villes et des communes: en font
partie la police, les pompiers, les prestations d'approvisionnement
(p.ex. eau, gaz), les transports publics, les hôpitaux et les homes.
Bien que l'état d'avancement des travaux soit variable, il ne se dessine
pas de risques de dysfonctionnements supplémentaires d'importance par
rapport à la situation actuelle, hormis dans des domaines locaux.
L'importance de ces prestations est reconnue et les mesures nécessaires,
également pour des interventions en cas de dysfonctionnements limités
dans le temps, les faits et l'espace, seront prises.
? Electricité: la capacité de production des centrales électriques
(nucléaires et hydrauliques) est assurée, de même que la distribution
par les usines électriques interrégionales et cantonales. En ce qui
concerne les usines fonctionnant au niveau local, les travaux
nécessaires sont en cours. Il existe - si tant est - tout au plus des
risques de dysfonctionnements supplémentaires très limités. Au niveau du
réseau interconnecté européen, il ne se dessine pas de risques de
dysfonctionnements supplémentaires majeurs. Les mesures préventives pour
la garantie de fonctionnement du système électriques sont en train
d'être prises et en outre vérifiées régulièrement.
? Gaz: le réseau de distribution suisse sera apte à fonctionner. Il
existe une collaboration intensive avec les principaux fournisseurs. En
ce qui concerne l'importation de gaz, des risques supplémentaires
peuvent également être exclus.
? Matières combustibles et carburants: la capacité de fonctionnement des
dépôts de carburants et des stations service est assurée. L'état de la
réserve est tel que même à long terme il n'y a rien à craindre.
? Télécommunications: en Suisse, la capacité de fonctionner du réseau
pourra être assurée. Des risques pourraient résulter de surcharges du
réseau. Qu'ils soient plus élevés qu'en cas normal est improbable.
? Médias électroniques: la radio et la télévision fonctionneront sans
risques de dysfonctionnements supplémentaires. Des mesures pour le cas
(toujours concevable) de restrictions sont éprouvées et en train d'être
testées.
? Eau: dans les grandes villes et agglomérations, les travaux seront
achevés. Dans les plus petites communes, il n'existe que rarement et peu
de risques. La fiabilité de l'approvisionnement peut être attendue. Des
dysfonctionnements n'auraient qu'une importance très restreinte.
? Alimentation: la fiabilité des fournisseurs actifs sur le plan
national ne sera pas remise en question. En ce qui concerne les aliments
importés pouvant être stockés, il existe des réserves conséquentes.
L'importation de produits frais dépend de leur disponibilité à
l'étranger (impossible à évaluer) et du fonctionnement de leur
acheminement (pas de problèmes potentiels identifiés en Europe).
? Transports publics: un risque au niveau de la sécurité (rail) peut
être exclu. Il n'y a pas lieu de s'attendre à un accroissement
significatif des risques de dysfonctionnements (respect des horaires).
? Circulation routière: il n'y a pas lieu de s'attendre à des
perturbations importantes en raison de problèmes au niveau des feux de
signalisation et des installations dans les tunnels.
? Trafic aérien: en Suisse, on ne s'attend à aucun dysfonctionnement
(compagnies aériennes, aéroports, Swisscontrol). Un risque
supplémentaire concernant directement la sécurité peut être exclu. La
fiabilité des horaires de vols pourrait toutefois être moindre que
d'habitude.
? Poste: la capacité de fonctionner sera assurée.
? Hôpitaux: il faut tout au plus s'attendre à des restrictions limitées
et locales des capacités de prestations; leurs conséquences peuvent être
éliminées par des mesures d'intervention éprouvés.
? Trafic des paiements, approvisionnement en argent liquide: la
disponibilité et la fiabilité seront assurées. Un test en raccordement
de l'ensemble du système (banque nationale, banques, Postfinance,
bourse, etc.) a prouvé le fonctionnement.
? Entreprises: il n'y a pas lieu de s'attendre à des problèmes
d'importance dans l'économie politique au moment du changement d'année
1999/2000. Des difficultés isolées (plutôt dans des entreprises de
moyenne importance que dans des petites) ne peuvent toutefois pas être
exclus. Ultérieurement (2000 ou plus tard), elles pourraient également
engendrer des problèmes ponctuels d'importance.

4. Population
Plus du 90 % de la population est au courant du problème an 2000 mais
seulement de façon générale et non structurée. On ne constate toutefois
pas de peurs ou de craintes concrètes spontanées. Il existe cependant
des lacunes dans l'information. Celles-ci doivent être comblées par les
responsables de prestations dans les domaines public et privé et par les
entreprises auprès de leur clientèle et de leurs partenaires. Des étapes
essentielles ont déjà été franchies ou sont en cours.

5. Dépendance de l'étranger
Bien que dans différents domaines la Suisse dépende fortement de
l'étranger, resp. que des prestations soient liées avec l'étranger
(p.ex. le trafic ferroviaire), des risques supplémentaires qui
pourraient avoir des conséquences à court terme n'ont pas été
identifiés. Cela résulte en partie des stocks (réserves obligatoires) et
en partie des mesures d'interconnexion dans les chaînes de livraison.
Les responsables des domaines précités sont conscients de ces aspects
particuliers. Ces derniers sont suffisamment traités au niveau
international.

6. Mesures préventives
La fiabilité de prestations, la capacité de fonctionnement dans les
domaines public et privé sont aujourd'hui également, et quotidiennement,
menacés par des risques de dysfonctionnement. Des mesures préventives
(Contingency Planning) ont pour but de se protéger contre leurs
conséquences. Elles s'inscrivent dans la façon normale d'agir, resp.
dans la planification normale. Dans le cadre du problème an 2000
également, elles doivent être vérifiées, et au besoin adaptées ou
complétées, au niveau des entreprises et de l'administration dans leurs
propres domaines de responsabilités. L'incitation à prendre de telles
mesures n'est pas en contradiction avec l'évaluation qui précède.

26.5.1999      Le délégué an 2000