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Le FMI recommande la poursuite des réformes structurelles

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le FMI recommande la poursuite des réformes structurelles

Selon le Fonds monétaire international (FMI), la croissance économique
en Suisse devrait perdre de son élan en 1999. Elle devrait en revanche
redémarrer en l'an 2000. A long terme, les problèmes structurels
continueront cependant de freiner la croissance dans notre pays. Sur la
base de l'examen qu'il vient de réaliser, le FMI estime que notre
politique budgétaire et monétaire est appropriée. Il recommande à la
Suisse d'accorder la priorité à l'assainissement des finances fédérales.

Du 9 au 16 novembre 1998, le FMI a procédé à son examen annuel de la
Suisse. La délégation du FMI a rencontré, à cet effet, des représentants
de l'administration fédérale et de la Banque nationale suisse. L'examen
de pays fait partie intégrante de l'activité de surveillance du FMI
(article IV des statuts). Son objectif est de vérifier si la politique
économique du pays examiné est en accord avec les engagements qu'il a
pris en tant que membre du FMI. Concernant la Suisse, les conclusions de
l'examen qui vient de se terminer sont les suivantes:

A propos des perspectives conjoncturelles en Suisse, les prévisions du
FMI sont plutôt favorables, en dépit des effets de la crise asiatique et
des turbulences qui affectent les marchés financiers. Une forte
croissance est enregistrée depuis le premier trimestre de 1997. Alors
qu'au départ, la reprise a surtout été le fait des exportations, depuis
le premier semestre de cette année, c'est la demande intérieure qui joue
le rôle de moteur économique. La reprise a elle-même contribué à une
diminution marquée du nombre des sans-emploi. Le FMI prévoit un taux de
croissance du PIB de deux pour cent cette année et de 1,5 pour cent l'an
prochain, suite à un ralentissement de la croissance. En revanche, une
embellie est à nouveau prévue pour l'an 2000. Toutefois, en cas de
ralentissement persistant de l'activité économique dans les pays
industrialisés ou d'augmentation du nombre des flux de capitaux exerçant
une pression à la hausse sur le franc suisse, ces prévisions devraient
être corrigées.

Le FMI estime que la politique monétaire a donné des impulsions
essentielles au niveau du déclenchement de la reprise. Il sera cependant
indispensable de revenir à une politique plus restrictive dès que la
reprise se sera affermie. Etant donné la persistance de la
sous-utilisation des capacités, le faible taux d'inflation et le
ralentissement de l'activité économique escompté pour l'année prochaine,
l'actuelle politique monétaire de relance paraît justifiée. Le FMI
estime même qu'il y aurait lieu, au cas où la croissance faiblirait,
d'assouplir davantage la politique monétaire. Toutefois, il s'agirait en
l'occurrence d'accorder une grande attention aux risques d'inflation à
long terme.

En ce qui concerne la politique budgétaire, le FMI considère que la
consolidation du budget d'ici à 2001 constitue une étape importante vers
la santé à long terme des finances publiques. Il a toutefois émis des
doutes quant à la possibilité d'éviter durablement les déficits des
assurances sociales en raison de l'augmentation des dépenses due au
vieillissement de la population. Au sujet du cadre de la politique
budgétaire, le FMI souligne l'importance du fonctionnement des
stabilisateurs automatiques au cours du cycle conjoncturel.

S'agissant de la politique fiscale, le FMI a repéré des facteurs tant
nationaux qu'internationaux qui pressent la Suisse d'adapter son système
fiscal. Le FMI est d'avis qu'il y a notamment lieu d'harmoniser les
législations fiscales afin d'éliminer les disparités actuelles. Il
s'agira en particulier d'arriver à une définition uniforme de la base
fiscale et de la taxation fiscale. En ce qui concerne l'imposition des
revenus, les progrès effectués en vue de passer à une imposition
annuelle jusqu'en l'an 2001 ont été jugés positifs. Compte tenu de
mobilité croissante des facteurs de production inhérente à la
globalisation, il sera indispensable d'imposer plus fortement à l'avenir
les facteurs de production immobiles que les facteurs de production
mobiles. Selon le FMI, les droits de timbre sur les transactions
boursières sont notamment préjudiciables à la compétitivité de la place
financière suisse. Afin d'accroître l'efficacité du système fiscal
suisse, le FMI recommande enfin de donner dorénavant davantage
d'importance aux impôts indirects qu'aux impôts directs.

Le FMI estime que les problèmes structurels sont responsables de la
faible croissance de la productivité depuis le milieu des années
septante ainsi que du niveau des prix qui dépasse de près de 40 pour
cent celui de l'UE. De l'avis du FMI, la libéralisation du marché
intérieur (notamment de l'agriculture, de la construction ainsi que des
services) devrait rester un objectif prioritaire de la politique
économique suisse. Les réformes que le FMI estime les plus importantes
sont la réduction des subventions agricoles, la déréglementation dans
les secteurs des transports, des télécommunications et de l'énergie, la
flexibilisation des horaires de travail ainsi qu'une amélioration de la
formation supérieure. Le FMI souligne toutefois qu'il y aurait lieu
d'accélérer la mise en oeuvre des réformes structurelles et d'en
augmenter la portée.

DEPARTEMENT FEDERAL DES FINANCES
Service de presse et d'information

Renseignements: Stefan Golder, Administration fédéral des finances, tél
031 / 324.75.48

16.11.1998