Un lynx qui s'attaquait au bétail à été abattu dans le canton de Fribourg
COMMUNIQUE DE PRESSE
Dégâts causés par un lynx dans les Alpes
Un lynx qui s’attaquait au bétail a été abattu dans le canton de Fribourg
Les surveillants fribourgeois de la faune ont abattu un lynx à la Dent de Bourgo, sur la commune de
Charmey, parce qu’il causait des dégâts aux troupeaux. L’Office fédéral de l'environnement, des forêts et
du paysage (OFEFP) avait octroyé au canton de Fribourg l’autorisation nécessaire à cet effet. Le lynx
est protégé par le droit fédéral; les cantons ne peuvent le capturer ou l’abattre qu’avec l’autorisation de
l’OFEFP, même lorsqu’il provoque des dégâts au menu bétail. Comme le lynx, à l’échelle des Alpes, fait
partie des espèces menacées - malgré une augmentation récente de l’effectif dans les Alpes
occidentales suisses -, l’OFEFP n’accorde ces autorisations qu’avec beaucoup de réticence.
Le nombre de brebis et de chèvres dévorées par des lynx dans les Alpes fribourgeoises est passé de 3
en 1993 à 52 en 1997. Si l’on compare ces chiffres à ceux qui se réfèrent aux autres causes de
mortalité ou au nombre de moutons qui ont passé l’été 1997 dans le canton de Fribourg (6442), les
pertes causées par le lynx sont relativement modestes. L’ordonnance fédérale sur la chasse prévoit
toutefois qu’un lynx qui s’est visiblement spécialisé dans les attaques de menu bétail peut être abattu
ou capturé.
En 1996 déjà, le canton de Fribourg avait demandé à l’OFEFP l’autorisation de neutraliser un lynx qui
causait des dégâts aux troupeaux. L’OFEFP avait alors refusé, exigeant que l’on éclaircisse auparavant
les circonstances qui avaient mené à une augmentation du nombre d’attaques de troupeaux de
moutons. Depuis le début de 1997, l’OFEFP participe avec les cantons de Fribourg, de Vaud et de
Berne à un projet permettant d’évaluer la situation du lynx et de ses proies dans les Alpes du nord-
ouest. Ce projet étudie la taille de la population de lynx, son influence sur ses proies habituelles que
sont le chevreuil et le chamois, ainsi que l’importance des attaques de petit bétail. Il teste également
des mesures de prévention destinées à éviter de telles attaques.
L’OFEFP a octroyé l’an passé une première autorisation d’abattre un lynx qui provoquait des dégâts aux
troupeaux. L’animal s’était spécialisé dans l’attaque de moutons dans la région de Montbovon (FR). La
deuxième autorisation, octroyée récemment, concernait à nouveau un lynx du canton de Fribourg, qui
sévissait cette fois-ci dans la région de Charmey. L’animal en question était équipé d’un collier émetteur
qui permettait de le surveiller dans le cadre des études en cours. Il a donc été facile de vérifier que ce
seul lynx était responsable de la plupart des attaques de moutons dans la région concernée. L’année
passée déjà, des dégâts avaient souvent été constatés dans la région de Charmey, mais n’avaient pu
être attribués à un animal précis.
Critères d’abattage et mesures de prévention
En collaboration avec le «Groupe de travail Grands carnassiers », dans lequel les principaux milieux
intéressés sont représentés, l’OFEFP élabore actuellement un plan de gestion du lynx. Un premier
projet proposait également des critères pour le tir d’un lynx. Ceux-ci prévoient qu’une autorisation ne
peut être accordée que si, durant une saison et dans un rayon de cinq kilomètres (ce qui correspond à
une surface d’environ 80 km2, soit un petit habitat de lynx), quinze têtes de bétail ont été tuées - ou
douze si des dégâts ont déjà été constatés l’année précédente. On souhaite assurer ainsi que les
effectifs de lynx ne seront pas décimés et que seuls les animaux qui se sont spécialisés dans les
attaques de moutons seront sélectionnés. Le seuil de quinze brebis a été défini sur la base d’une
expérience de quinze ans avec les lynx et les moutons.
Avant que l’abattage d’un lynx ne soit autorisé, les éleveurs de moutons doivent toutefois prendre des
mesures préventives satisfaisantes pour protéger leurs troupeaux. Ils doivent notamment éviter à tout
prix que leurs animaux paissent dans la forêt, ce qui est de toute façon interdit par la législation
forestière.
Berne, le 31 août 1998
Office fédéral de l’environnement,
des forêts et du paysage
Service d’information
Renseignements:
M. Hans-Jörg Blankenhorn, inspecteur fédéral de la chasse, Office fédéral de l'environnement, des forêts
et du paysage (OFEFP), tél. 031/324 78 32