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Le Conseil fédéral entend déclarer urgentes de nouvelles dispositions légales contre les abus commis dans le domaine de l'asile

Communiqué de presse

Le Conseil fédéral entend déclarer urgentes de nouvelles dispositions
légales contre les abus commis dans le domaine de l'asile
Le Parlement doit prendre une décision lors de la session de juin
Pour que la Suisse puisse maintenir sa politique humanitaire à l'égard
des personnes ayant besoin de protection, le Conseil fédéral estime que
des mesures urgentes de lutte contre les abus détectés dans le secteur
de l'asile sont indispensables. Aujourd'hui mercredi, il a décidé de
proposer aux Chambres fédérales la mise en vigueur urgente, avec effet
au 1er juillet 1998, de divers articles extraits de la révision totale
de la loi sur l'asile; il s'agit pour l'essentiel de dispositions
relatives à la non-entrée en matière sur les demandes présentées par des
personnes dépourvues de papiers d'identité ou dans le cas d'un dépôt
ultérieur abusif de demande d'asile. Le Parlement doit statuer sur cette
question lors de sa session de juin.

Mesures d'urgence

Les dispositions qui devraient être déclarées urgentes sont les
suivantes:
· Il ne faudra plus entrer en matière sur les demandes d'asile émanant
de personnes qui ne remettent pas leurs pièces d'identité dans le cadre
de la procédure d'asile, à moins qu'il n'existe des indices de
persécution, et l'exécution immédiate du renvoi des intéressés sera
ordonnée.
· Il en ira de même des personnes qui ont trompé les autorités
compétentes en matière d'asile sur leur identité. Cette preuve pourra
désormais être apportée non seulement par la comparaison des empreintes
digitales, mais aussi par d'autres méthodes d'investigation, telles les
analyses scientifiques qui permettent de déterminer la provenance d'une
personne sur la base de ses connaissances de la langue et du pays dont
elle prétend être originaire.
· De même, il ne faudra plus entrer en matière sur les demandes d'asile
présentées par des personnes ayant séjourné illégalement en Suisse et
dont la requête ne vise manifestement qu'à parer au risque d'exécution
d'une expulsion ou d'un renvoi.
· Les requérants d'asile qui n'ont remis aucune pièce d'identité dans le
cadre de la procédure d'asile seront tenus, s'ils sont frappés d'une
décision de renvoi exécutoire, de collaborer à l'obtention des documents
de voyage. S'ils manquent à cette obligation, ils pourront être placés
en détention en vue de leur refoulement.
· La disposition de la loi fédérale sur le séjour et l'établissement des
étrangers, en vertu de laquelle les étrangers qui ont enfreint une
interdiction d'entrée peuvent être placés en détention pendant la phase
préparatoire ou en vue du refoulement, sera complétée. Désormais, cette
mesure pourra être appliquée même si, comme dans le cas "Zaoui",
l'interdiction d'entrée n'avait pu être préalablement notifiée à la
personne concernée.

Un signe à l'intention des requérants d'asile

Ces dispositions compléteront le train de mesures en matière de
procédure et d'exécution des renvois, que la Confédération et les
cantons devront appliquer en commun (concours renforcé de la
Confédération pour l'obtention de documents de
voyage, contrôle commun de l'exécution des décisions, nouvelle
accélération de la procédure d'asile). Le Conseil fédéral tient à
souligner que la conformité au droit international public de la
formulation de ces nouvelles dispositions est également reconnue par des
experts indépendants. Elles permettent de déroger aux principes fixés en
cas de besoin légitime de protection.

La décision du Conseil fédéral est une conséquence de l'inquiétude
croissante que lui inspire l'augmentation sensible du nombre des
demandes d'asile. Alors que 18'000 requêtes avaient été enregistrées en
1996, on en recensait 24'000 l'année dernière. Durant les quatre
premiers mois de 1998, cette tendance s'est encore renforcée (+ 50% au
cours du premier trimestre). Cette évolution s'explique de plusieurs
façons: en premier lieu, par les crises latentes dans les régions dont
provient la majeure partie des requérants d'asile (Albanie, Kosovo,
Algérie et Irak) et par le fait que la Suisse n'a pas accès aux
instruments dont disposent les pays membres de l'Union européenne
(Accord de Schengen, Convention de Dublin).

13 mai 1998

DEPARTEMENT FEDERAL DE JUSTICE ET POLICE
Service d'information et de presse

Renseignements complémentaires:	Stephan Arnold, Office fédéral des
réfugiés, tél.: 031/325 92 16