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L'acceptation de l'initiative "S.o.S." serait lourde de conséquences

Communiqué de presse

L'acceptation de l'initiative "S.o.S." serait lourde de conséquences

Le conseiller fédéral Koller justifie le non du Conseil fédéral
Mardi, le conseiller fédéral Koller a exposé, lors d'une conférence de
presse, les raisons qui incitent le Conseil fédéral à rejeter
l'initiative populaire "S.o.S. - pour une Suisse sans police fouineuse".
Cette initiative, qui fera l'objet de la votation du 7 juin prochain,
interdirait l'activité préventive de lutte contre le terrorisme,
l'extrémisme violent et l'espionnage; son acceptation serait dès lors
lourde de conséquences. L'initiative exige la suppression de la police
politique et vise à interdire la surveillance "de l'exercice des droits
d'opinion et des droits politiques ", sauf dans le cadre d'une procédure
pénale.

Le Conseil fédéral avait proposé aux Chambres de recommander le rejet de
l'initiative et leur avait soumis, en tant que contre-projet indirect à
cette dernière, la loi fédérale instituant des mesures visant au
maintien de la sûreté intérieure (LMSI). Par la suite, le Parlement a
rejeté l'initiative par 124 voix contre 60 (CN) et par 32 voix contre 4
(CE), mais approuvé la LMSI par 106 voix contre 62 (CN) et par 37 voix
contre 4 (CE). La loi, contre laquelle le référendum a échoué, faute
d'un nombre suffisant de signatures, devrait entrer en vigueur après le
scrutin du 7 juin 1998.

Les erreurs passées ne peuvent plus se répéter
Le chef du Département fédéral de justice et police (DFJP) a rappelé que
le Conseil fédéral avait, suite à la divulgation de l'affaire dite "des
fiches" qui est à l'origine de l'initiative, adopté avec fermeté et
célérité les mesures propres à empêcher le renouvellement des erreurs et
des excès commis précédemment. La police fédérale est dirigée de manière
stricte au sein du département et sévèrement contrôlée par plusieurs
autorités, dont la délégation des commissions de gestion du Parlement.

Personne ne conteste le bien-fondé de l'interdiction, faite à la police
fédérale et aux offices cantonaux qui collaborent avec elle, de
surveiller les activités politiques et l'exercice des droits
fondamentaux en l'absence de présomptions portant sur des actes
pénalement répréhensibles. Mais l'initiative entend aller plus loin et
interdire à tous les organes de l'Etat de recueillir, à titre préventif,
des informations concernant l'extrémisme violent, le terrorisme et
l'espionnage. Le Conseil fédéral considère cette revendication comme
irresponsable. L'acceptation de l'initiative empêcherait également de
nombreuses autorités cantonales d'accomplir les tâches qui leur
incombent en matière de sûreté intérieure et extérieure. Le Conseil
fédéral adapte chaque année l'image de la menace à l'évolution des
dangers; il bénéficie à cet égard des conseils de la Commission
consultative en matière de protection de l'Etat, dont font aussi partie
des experts extérieurs à la Confédération.

Un oui aurait des suites fâcheuses
Le Conseil fédéral et le Parlement rejettent l'initiative. Dans la
mesure où elles s'avéraient légitimes, ses exigences sont déjà remplies,
et une police politique en tant que telle n'existe plus depuis
longtemps. Un oui serait en outre lourd de conséquences; en effet, la
police ne pourrait pratiquement plus intervenir en temps utile pour
prévenir des infractions et des mises en danger de la sécurité. De ce
fait, la Suisse risquerait de se transformer au cœur de l'Europe en un
îlot d'insécurité et de devenir la plaque tournante des groupements de
terroristes et d'extrémistes violents, ainsi que des services de
renseignements étrangers.

Le conseiller fédéral Koller s'est distancié du comité d'initiative, qui
tente de plusieurs façons de semer la méfiance à l'égard des autorités
et des personnes qui doivent déployer des activités préventives. Cette
attitude n'est pas seulement erronée; elle est déloyale, car le secret,
que la police est tenue d'observer sur son activité, ne permet souvent
pas de riposter preuves à l'appui. Ces dernières années, le DFJP et la
police fédérale ont cependant pratiqué, dans toute la mesure du
possible, une politique d'information ouverte, par exemple en publiant
les rapports sur la protection de l'Etat.

7 avril 1998

DEPARTEMENT FEDERAL DE JUSTICE ET POLICE
Service d'information et de presse

Renseignements complémentaires:	Martin Keller, SG DFJP,
tél. 031/324 48 20, ou Police fédérale, tél. 031/322 45 11.