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Le Conseil federal adopte le message concernant la loi sur l'energie et se prononce sur deux initiatives populaires

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le Conseil fédéral adopte le message concernant la loi sur l'énergie et se
prononce sur deux initiatives populaires

Le Conseil fédéral a adopté le message adressé au Parlement, concernant la loi
sur l'énergie. Celle-ci doit prendre le relais de l'arrêté, dont la validité
est limitée à la fin de 1998. Par ailleurs, le Conseil fédéral s'est déterminé
au sujet des initiatives énergie-environnement et solaire. Il propose de les
rejeter toutes les deux.

Message concernant la loi sur l'énergie

Consultation révélatrice de profondes divergences

La procédure de consultation au sujet de la loi sur l'énergie a eu lieu en
1994. Elle a suscité des réactions très divergentes. Lorsque le projet a été
remanié, nombre d'entretiens ont encore eu lieu avec les cantons et avec les
organisations concernées. Le projet que le Conseil fédéral a fait sien
correspond au mandat qui lui avait été confié par la votation populaire du 23
septembre 1990 (acceptation de l'article constitutionnel sur l'énergie et de
l'initiative pour un moratoire nucléaire, rejet de l'abandon du nucléaire),
mais il tient compte aussi des différents intérêts politiques et économiques en
présence.

Teneur de la loi

La loi vise un approvisionnement énergétique sûr et économique, l'utilisation
économe et rationnelle de l'énergie ainsi que le recours accru aux agents
indigènes et renouvelables.

Elle s'appuie sur les principes de subsidiarité et de coopération. Pour
l'exécution, le Conseil fédéral peut faire appel à des organisations privées et
leur déléguer certaines tâches. Celles qui concernent l'économie pourront être
confiées à une agence de l'énergie telle que prônée par les milieux
économiques. La loi prévoit des mesures dans les domaines suivants:

-    Lignes directrices en vue d'assurer, en matière énergétique, un
     approvisionnement économique et écologique (compétence de l'économie
     privée, récupération de chaleur des centrales à alimentation fossile,
     conditions de raccordement des autoproducteurs);

-    Prescriptions sur l'indication de la consommation d'énergie des
     installations, des véhicules et des appareils, ainsi que sur la réduction
     de leur consommation;

-    Mandats législatifs adressés aux cantons dans le domaine du bâtiment
     (isolation thermique, décompte individuel des frais de chauffage et d'eau
     chaude) et possibilité, pour les cantons, d'instaurer le régime de
     l'autorisation pour les nouveaux chauffages électriques fixes;

-    Mesures promotionnelles (information et conseils, formation et
     perfectionnement, recherche, installations pilotes et de démonstration,
     économies d'énergie, énergies renouvelables, récupération de chaleur).

Prise en compte des expériences tirées de l'arrêté sur l'énergie

Les expériences faites avec l'arrêté sur l'énergie, en particulier certaines
vérifications d'efficacité, ont permis d'abandonner plusieurs réglementations
de détail. Dans le domaine du bâtiment, par exemple, la loi se borne à fixer un
cadre. En outre, on a renoncé à certaines mesures, judicieuses en elles-mêmes,
prévues dans l'arrêté mais dont l'effet était relativement modeste (p.ex. les
prescriptions sur les économies d'énergie touchant les chauffages de plein air,
les rideaux à air chaud et les équipements d'éclairage), ou bien on les a
déléguées aux cantons. Grâce à la nouvelle loi, il sera désormais possible de
recourir aussi à des instruments économiques (en particulier aux certificats
pour la réduction de la consommation d'énergie des véhicules).

Initiatives énergie-environnement et solaire

Que réclament ces initiatives?

L'initiative destinée à encourager les économies d'énergie et à freiner le
gaspillage (initiative énergie-environnement) veut stabiliser la consommation
d'énergies non renouvelables, puis la réduire de 1 pour cent par année pendant
25 ans. Une taxe d'incitation serait prélevée sur ces énergies ainsi que sur le
courant produit dans des centrales hydro-électriques d'une certaine importance
(plus de 1 MW). Le produit de la taxe serait restitué aux ménages et aux
entreprises.

L'initiative pour l'introduction d'un centime solaire (initiative solaire) vise
à encourager le recours à l'énergie solaire et l'utilisation rationnelle de
l'énergie. Pendant 25 ans, une taxe affectée serait prélevée sur les énergies
non renouvelables pour financer des programmes promotionnels. Le taux de la
taxe augmenterait pour atteindre 0,5 ct/kWh (880 millions de fr.) après cinq
ans. La moitié du produit, au moins, devrait servir à encourager l'énergie
solaire.

Comparaison avec la politique du Conseil fédéral

La future loi sur l'énergie prévoit également, à côté de prescriptions et
d'instruments économiques, certaines mesures promotionnelles. Leur financement
ne sera toutefois pas assuré, contrairement à ce que préconise l'initiative
solaire; et à la différence de l'initiative énergie-environnement, le loi
n'ouvre pas la voie à une taxe d'incitation à large spectre.

Une éventuelle loi sur le CO2 devrait, certes, fixer un objectif quantitatif et
permettre l'introduction d'une taxe d'incitation. Son champ d'application
serait cependant moins large que celui de l'initiative énergie-environnement.
Les énergies hydraulique et nucléaire ne seraient pas soumises à la taxe, qui
n'interviendrait, au surplus, que si d'autres mesures, tant volontaires
qu'étatiques, se révélaient trop peu efficaces.

Les deux initiatives touchent encore la question du financement des transports
publics. On ne prélèverait cependant des taxes d'incitation selon l'initiative
énergie-environnement ou selon la loi sur le CO2 que dans la mesure où les
ponctions fiscales (ou d'autres interventions) ne suffiraient pas à obtenir la
réduction souhaitée de la consommation d'énergie.

Première appréciation, démarche prévue

Les deux initiatives bénéficient d'une large assise politique. Le Conseil
fédéral recommande néanmoins de les rejeter. En effet, ces nouvelles
propositions de taxes sur l'énergie ne peuvent que retarder la décision sur les
projets actuels (dîme NLFA, taxe sur le trafic lourd liée au kilométrage ou
taxe de transit alpin). De plus, l'initiative énergie-environnement présente
des aspects problématiques: elle exigerait l'introduction d'une taxe même en
l'absence de coordination internationale; des réglementations spéciales
devraient voir le jour pour les entreprises grosses consommatrices d'énergie.
Après le relèvement des redevances hydrauliques, le Conseil fédéral n'entend
pas renchérir encore l'hydroélectricité.

L'initiative solaire lui paraît également devoir être rejetée (sans
contre-projet), notamment à cause de l'ampleur des subventions qu'elle
préconise et de l'affectation rigide du produit de la taxe.

8.96                                      Département fédéral des transports,
                                          des communications et de l'énergie
                                          Service de presse

Information:Loi sur l'énergie: Renato Tami, Office fédéral de l'énergie
            (tél.: 031/322 56 03)

            Initiatives populaires: Martin Renggli, Office fédéral de
            l'énergie (tél.: 031/322 56 33)