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CONFOEDERATIO HELVETICA
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Information par le vice-chancelier Achille Casanova du 29 janvier 1997

Information par le vice-chancelier Achille Casanova

Le Conseil fédéral s´est entretenu des problèmes posés par la résolution
adoptée par le comité central du Parti socialiste et par la demande de notre
ambassadeur à Washington,
M. Jagmetti, de remettre son mandat à la suite de la publication d´une analyse
interne qu´il a formulée à l´intention de la task force.

Même si le Conseil fédéral reconnaît à tout parti politique le droit de prendre
position et de formuler ses appréciations en toute liberté, il ne peut
cependant pas accepter les reproches que le comité central du Parti socialiste
suisse formule à l´encontre du conseiller fédéral Jean-Pascal Delamuraz. Ces
graves reproches sont injustes et lèsent sérieusement l´autorité morale d´un de
ses membres; ils sont en outre en contradiction avec l´activité de M.
Jean-Pascal Delamuraz au cours de ses 13 ans au Conseil fédéral, activité
dictée par un esprit de tolérance et de profond respect des droits humains
fondamentaux.

Quant à la publication d´un rapport interne de l´ambassadeur Jagmetti, le
Conseil fédéral constate qu´une des tâches essentielles de nos chefs de mission
est de formuler librement leur appréciation d´une situation. Le Conseil fédéral
condamne dès lors sans réserves la diffusion d´un tel document interne et a
chargé le Ministère public de la Confédération de mener une enquête pour
déterminer dans la mesure du possible le fautif. Cette "fuite" inexcusable est
très grave. Au-delà des effets immédiats, qui procèdent de la désinformation
sur la politique qu´il mène dans la question des avoirs en déshérence, elle met
en cause l´action de toutes nos missions diplomatiques. Même si certaines
expressions utilisées par l´ambassadeur Jagmetti ne correspondent pas à la
position adoptée par le Conseil fédéral, la décision de notre chef de mission à
Washington de demander sa retraite anticipée mérite profond respect et
reconnaissance. Un tel pas signifie que, fidèle à la mission qu´il a assumée
pendant de longues années, M. Jagmetti met au premier plan les intérêts du
pays.

Le Conseil fédéral est trop respectueux de la liberté de la presse pour porter
une appréciation sur la décision de la Sonntags-Zeitung de publier certaines
affirmations contenues dans le rapport interne de M. Jagmetti et sur celle du
Tages-Anzeiger de divulguer la presque intégralité du rapport lui même.
Toutefois, ces faits soulèvent la question de fond de l´autoresponsabilité des
médias. Cette question mérite d´être approfondie par les journalistes eux-mêmes
et par leurs organisations professionelles. Le Conseil fédéral invite dès lors
le Conseil de la presse, organe de la Fédération suisse des journalistes, à
examiner ce cas et, si nécessaire, à en tirer les conclusions qui s´imposent
quant à l´application du code de conduite éthique de cette association
professionnelle.

29.1.1997