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Opinions des électeurs suisses sur des questions de politique étrangèr

Communiqué

Les électeurs en Suisse n´ont qu´une perception vague de l´environnement
international et se laissent guider avant tout par des considérations
économiques fondées sur le rapport coût-utilité. En outre, s´agissant de leur
vision de la politique étrangère, ils sont divisés en trois groupes
d´importance similaire, l´un préconisant une politique de coopération, le
second prônant l´isolationnisme et le troisième oscillant d´un camp à l´autre
en fonction des questions posées. C´est cette catégorie d´indécis qui est
susceptible de faire pencher la balance. Tels sont en substance les résultats
d´un rapport élaboré par un groupe de recherche de l´Université de Zurich
intitulé "Opinions des électeurs suisses sur des questions de politique
étrangère et, notamment, sur la politique d´intégration", rapport dont le
Conseil fédéral a pris acte aujourd´hui.

Se fondant sur son rapport du 29 novembre 1993 sur la politique extérieure de
la Suisse dans les années 90, le Conseil fédéral a chargé un groupe de
recherche de réaliser une étude scientifique mettant en lumière les opinions
des électeurs suisses concernant des questions de politique étrangère et
comparant les conclusions dégagées du rapport avec la politique du Conseil
fédéral. Dans un deuxième temps, les auteurs ont élaboré des propositions
relatives à la mise en oeuvre de la politique étrangère du Conseil fédéral. La
réalisation de cette étude, qui a coûté 50´000 francs, a été confiée à
l´Institut de sciences politiques de l´Université de Zurich (professeurs Klöti
et Ruloff).

L´étude précitée nous donne pour la première fois une vue d´ensemble des
opinions des électeurs suisses sur des questions de politique étrangère ainsi
que sur les possibilités et les limites de la politique de communication et
d´information dans ce domaine. Ce rapport évalue les résultats des nombreux
sondages représentatifs effectués entre 1993 et 1995, tels que UNIVOX, VOX et
Eurobaromètre ainsi que ceux d´une enquête supplémentaire portant sur la
politique d´intégration.

Les auteurs de l´étude ont dégagé 12 principes, dont quelques-uns se résument
comme suit:

Les électeurs n´ont qu´une perception vague de l´environnement international et
de la dépendance de la Suisse à l´égard de l´étranger.

L´intérêt des électeurs est très sélectif: seules, pour ainsi dire, les
décisions de politique étrangère ayant des implications directes en politique
intérieure suscitent leur intérêt. Les électeurs se laissent plus guider par
des considérations fondées sur le rapport coût-utilité que par des critères
d´appréciation d´ordre idéologique.

La principale question de politique étrangère concerne l´attitude de la Suisse
face au processus d´intégration européenne, l´intérêt pour cette question étant
supérieur à la moyenne. L´opinion des électeurs à cet égard est déterminée
principalement par les implications de ce processus sur les institutions et
l´économie suisses, mais aucun consensus ne s´établit sur la nature des
implications à attendre.

On constate l´existence de deux groupes assez rigides préconisant une politique
isolationniste pour l´un et une politique d´ouverture pour l´autre, de même
qu´un troisième camp formé d´indécis dont l´opinion varie en fonction des
questions posées.

Les auteurs comparent ensuite les principes ainsi dégagés avec la stratégie du
Conseil fédéral en matière de politique étrangère, telle qu´il l´a exposée dans
son rapport sur la politique extérieure de la Suisse dans les années 90, le
rapport sur la politique économique extérieure et le rapport sur le Programme
de la législature 1995 à 1999.  L´étude parvient à la conclusion qu´une grande
partie de l´électorat estime qu´une coopération avec la communauté
internationale est beaucoup moins nécessaire que ne le juge le Conseil fédéral.
En outre, toute activité accrue en matière d´information se heurte rapidement
aux problèmes importants que posent une mauvaise information, les préjugés
ainsi que le manque d´intérêt. L´étude esquisse cependant des éléments
intéressants pour une stratégie d´information en matière de politique étrangère
et corrobore, dans sa partie analytique, l´évaluation de la situation de la
politique intérieure, évaluation présentée par le Conseil fédéral dans le
rapport sur la politique extérieure.

Le Conseil fédéral a aujourd´hui pris connaissance de cette étude et a donné
son accord à la publication de ce document. Sans pour autant évaluer les
différentes conclusions de l´analyse et les principes qui en ont été dégagés,
il considère que cette étude constitue une base supplémentaire pour
l´élaboration de la future politique d´information en matière de politique
étrangère. En réponse à une motion du Conseil national sur les Grandes lignes,
cette politique d´information est actuellement mise au point par un groupe de
travail interne.

Chancellerie fédérale
Service d´information

23.9.96

PS
Après l´adoption de la motion sur les Grandes lignes du CN 96.3195, la
Conférence des services d´information a constitué fin juin un groupe  de
travail chargé d´examiner les moyens permettant de renforcer l´information de
la population sur les rapports et interdépendances entre les développements
suisses, européens et internationaux. Ce groupe de travail relève du
Département fédéral des affaires étrangères et comprend des représentants des
services d´information des Services du Parlement, du bureau d´intégration
DFAE/DFEP, du Département fédéral des finances, du Département fédéral des
transports, des communications et de l´énergie ainsi que de la Chancellerie
fédérale. Les premiers résultats seront présentés au Conseil fédéral d´ici à la
fin de l´année.

La motion sur les Grandes lignes 96.3195 adoptée par le Conseil national par 92
voix contre 55 a la teneur suivante:

Rapports entre l´évolution des situations en Suisse, en Europe et dans le monde
(concernant les objectifs 18/19, R37bis)

Le Conseil fédéral est chargé de prendre des mesures visant à renforcer
l´information de la population sur les rapports et les interdépendances entre
les développements suisses, européens et internationaux.

Pour toute information concernant le contenu de l´étude, veuillez vous adresser
à
Peter Moser, Institut de sciences politiques, Université de Zurich, tél. 01 257
31 16

Pour toute information concernant la recherche du secteur public, veuillez vous
adresser à
Roland Bless, chef du service d´information, Chancellerie fédérale, tél. 031
322 37 63
Werner Thut, section Planification, Chancellerie fédérale, tél. 031 322 38 90