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Déclaration de l'auditeur en chef de l'armée

Keywords : communiqué de presse, Auditeur en chef, déclaration

(Ti) Déclaration de l'auditeur en chef de l'armée, le brigadier Jürg van
Wijnkoop
(communiqué de presse du 22.02.96)

(Ld)

(Tx) L'armée dispose d'un système de transmission complexe destiné à surveiller
en permanence des installations importantes (p.ex. des dépôts de munitions) et
des ouvrages fortifiés. Un accès non autorisé dans de tels ouvrages déclenche
une alarme qui est transmise à une centrale par l'intermédiaire de la radio ou
du téléphone. Les fréquences radio et les numéros de téléphones sont classifiés
CONFIDENTIEL, la liste dans son ensemble est classifiée SECRET.

En automne 1994, des dérangements ont été constatés dans le système radio. Il
est apparu que des inconnus ont essayé d'entrer dans le réseau. L'été passé,
les services responsables de la sécurité du système sont parvenus, en
collaboration avec la Police fédérale, à rassembler des premiers indices au
sujet des coupables. Sur cette base, l'auditeur en chef a alors ordonné une
enquête en complément de preuves, au mois de septembre 1995. Celle-ci a permis
d'enquêter au sujet de trois personnes qui sont fortement soupçonnées d'être
responsables d'avoir espionné les réseaux radio et téléphonique. La question
relative à l'existence d'autres complices est actuellement ouverte.

Actuellement, il est possible de constater ce qui suit:

· Aucun indice ne permet d'affirmer que l'espionnage du réseau aurait
  bénéficié à un Etat tiers. On présume plutôt qu'il s'agit de motifs d'ordre
  commercial.
· Aucune collaboratrice ni aucun collaborateur du DMF ne sont impliqués
  dans cette affaire. Rien ne laisse supposer actuellement qu'une telle personne
  doive être prise en considération dans la procédure.
· Il ne s'agit pas d'un cas de corruption.
· Au plan du dommage, l'affaire doit être qualifiée de grave. Si ce cas
  d'espionnage devait nécessiter des modifications du système, les coûts
  s'élèveraient à plusieurs centaines de milliers de francs.

La publication parue aujourd'hui jeudi dans un quotidien suisse alémanique
constitue une entrave sérieuse aux enquêtes menées par les autorités de la
justice pénale. Une action soigneusement planifiée et des travaux d'enquête de
plusieurs mois sont ainsi remis en question. Cette indiscrétion peut avoir pour
conséquence que les complices se consultent et éliminent du matériel
compromettant, avant que les autorités chargées de l'enquête puissent agir.

Durant les premiers jours de mars, il était prévu d'informer les médias de
manière détaillée au sujet de l'affaire et de donner les indications
nécessaires sur ses tenants et ses aboutissants; ceci simultanément avec une
action coordonnée prévue par le juge d'instruction. Actuellement, une telle
information n'est plus possible. Les autorités chargées de la poursuite pénale
doivent bien plutôt tenter de sauver ce qui peut l'être encore.

Dès que les conditions le permettront, de nouveaux détails seront communiqués.

Permettez-moi de faire ici la remarque suivante:

Dans cette affaire se posent, à mon avis, des questions d'éthique
journalistique. J'éprouve beaucoup de compréhension à l'égard du travail des
médias et je suis pleinement favorable à une transparence intégrale. Mais si,
comme c'est ici le cas, le travail des autorités judiciaires est compromis par
de telles actions journalistiques, cela me paraît inquiétant. Et peu importe
que de tels événements se passent au Département militaire fédéral ou ailleurs.