Adolf Ogi à propos de la mort de Mitterand

Keywords : communiqué de presse, mort, Mitterand, Ogi

(Ti) Le conseiller fédéral Ogi dit sa tristesse du décès de François Mitterrand
(communiqué du 08.01.96)

 (Ld)

(Tx) La mort du Président Mitterrand me touche beaucoup, m'afflige. Nous savions
qu'elle était inéluctable. Le Président Mitterrand était un grand ami de la
Suisse grâce à plusieurs représentants du monde politique suisse. La première
visite officielle en 1983 dun Président français, après 73 ans, a crée des
liens durables avec notre pays. Ces liens se sont traduits par de nombreuses
visites officielles et inofficielles.

J'ai rencontré pendant mon année présidentielle cinq fois le Président
Mitterrand. J'ai même dit qu'il était un peu un père pour moi. C'est en quelque
sorte par piété filiale que je lui ai demandé s'il acceptait de rencontrer mon
père à Kandersteg lors de sa visite officielle en Suisse de décembre 1993. Mon
père garde de cette entrevue un souvenir inoubliable. Le souhait de se rendre
en Suisse alémanique et dans l'Oberland bernois venait du Président Mitterrand
lui-même, qui connaissait déjà de la Suisse le Tessin et la Suisse romande.

Nous avions, je crois pouvoir le dire, des atomes crochus, indépendamment de
toute conception politique et en dépit de langues différentes. J'ai rencontré le
Président Mitterrand à Paris au Palais de l'Elysée, lors dune visite de plus
dune heure, alors que 30 minutes avaient été prévues. Lors de l'enterrement du
Roi Baudouin, il s'était, si je peux dire ainsi, chargé de moi, et mavait
présenté à tous ses amis chef d'Etats. Le Président Mitterrand avait beaucoup
apprécié que la Suisse soit présentée par le Président de la Confédération au
Sommet de la Francophonie en 1993 à Maurice. Nous étions en échange de
correspondance et j'aurais dû le revoir en octobre 1995. Cette recontre na
malheureusement pas pu avoir lieu.

Lors de chacune de nos rencontres, j'ai été frappé par sa façon de trouver les
éléments et les sujets de discussion aptes à intéresser ses interlocuteurs.
D'autres relèveront ses mérites pour la politique de la France et celle de
l'Europe et du monde. Je ne peux pour ma part que souligner la faveur que j'ai
eu de pouvoir rencontrer ce grand homme.

Adolf Ogi, conseiller fédéral