Armoiries de la Suisse

CONFOEDERATIO HELVETICA
Les autorités fédérales de la Confédération suisse

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Cercle de la Presse Lausanne, allocution Kaspar Villiger

Keywords :  allocution, président Confédération, Kaspar Villiger, cercle de la
            presse, Lausanne

(Ti) Allocution du président de la Confédération Kaspar Villiger
     devant le Cercle de la Presse - Lausanne

(Ld) Allocution prononcée le 15 février 1995, le texte parlé fait foi

(Tx) Monsieur le président,
     Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie de m'avoir invité au cercle de la Presse. C'est
avec grand plaisir que j'ai accepté votre invitation à me rendre en
Suisse romande, car le danger est grand que les politiciens ne
gouvernent que depuis le Palais fédéral et qu'ils ne prennent plus
conscience des sentiments du monde et du peuple qu'à travers
d'épais dossiers et des montagnes d'actes.

Votre invitation est donc une contribution active à l'encontre d'une
perte des réalités politiques.

C'est avec plaisir que j'ai fait le déplacement au bord du Léman.
Il  importe, pour la politique de l'Etat, qu'un président de la
Confédération engage le dialogue, qu'il voyage à l'intérieur du
pays, qu'il soit présent dans les différentes régions et qu'il prenne
le pouls de la nation, là où la vie se manifeste réellement.

C'est avec un plaisir particulier que je suis venu au Cercle de la
Presse. C'est une aubaine politique que nous disposions en
Suisse d'une res publica dont on puisse parler ouvertement et qui
permette d'échanger des idées à un haut niveau sans devoir se
limiter au sens unique de l'information officielle.

Je parlerai tout d'abord du pays, de son état de santé, de la forme
de son Etat et des chances économiques.

Je parlerai également de la question européenne et du style
politique avec lequel cette question est débattue.

Des turbulences n'ont rien d'inhabituel

La Suisse se trouve depuis un certain temps dans un état
d'incertitude. Après des décennies de croissance ininterrompue
et de haute stabilité, nous sommes confrontés à des problèmes
qui nous étaient devenus étrangers durant  cette période de bien-
être : chômage (particulièrement en Suisse romande), déficits
budgétaires se chiffrant en milliards, émigration des places de
travail, scènes de la drogue (qui ne se limitent pas à celle du
Letten, mais qui existent sous des formes diverses dans tout le
pays), questions quant à notre destinée.

Des fossés se creusent dans notre pays et dans sa population.
Des fossés entre jeunes et vieux, entre villes et campagnes, entre
alémaniques et romands. Des fossés que je prends au sérieux.

Notre division, quand à notre chemin vers l'Europe, pèse et
menace presque la Suisse de déchirement.

Des valeurs anciennes se désintègrent, de nouvelles
perspectives ne sont pas encore établies. Bref : l'inquiétude
politique caractérise notre temps.

Dans cette situation, les simplificateurs et les populistes ont du
succès, car nombre de personnes désorientées aspirent à des
recettes simples,   bien que de telles recettes simples n'existent
pas dans la réalité politique.

En 40 ans de croissance et d'hyperstabilité, nous avons perdu
l'habitude de vivre avec ce qui était du point de vue historique,
l'état normal de l'insécurité, de l'instabilité et des risques. C'est
pourquoi nous avons tendance à surestimer nos propres
problèmes en comparaison avec ceux d'autres pays. On peut
ainsi retourner la question dans tous les sens : la situation des
problèmes de la Suisse ne se différentie pas de façon significative
des problèmes d'autres pays occidentaux.  Car une certaine
agitation politique caractérise presque toutes les démocraties.

Nous devons partir de nos forces plutôt que toujours nous
lamenter sur nos faiblesses

Nous devons reconnaître nos difficultés de façon réaliste et ne
pas refouler nos problèmes. Mais je commence à en avoir
assez de ce règne d'un pessimisme helvétique. D'où que cela
vienne, je n'entends que des gémissements. Comment
s'étonner après cela que le crédit en notre pays commence à se
perdre à l'étranger.
Qui doit encore croire à la Suisse si nous même n'y croyons plus ?

Nous devons donc repartir de nos forces et jouer nos atouts :
notre quote-part  de l'Etat : c'est-à-dire celle qui est dévolue aux
administrations et entreprises publiques, ainsi qu'aux assurances
sociales et notre taux de la charge fiscale sont toujours inférieurs
à n'importe lesquels ailleurs. Comparativement, le taux de
chômage et le taux d'inflation sont  restés très bas. Notre
peuple est aussi solide qu'auparavant, travailleur et conscient de
la qualité.  Notre système éducatif est performant, notre
infrastructure est bonne, la sécurité du droit est élevée,
l'administration est fiable et non-corrompue, notre Etat social est
performant, mais pas aussi hyperrégulé qu'ailleurs.

Les conditions de la place économique ont pu être améliorées
dans certains domaines et nous avons réussi une percée avec la
création des hautes écoles spécialisées.

Il faut un certain sens des réalités

Je prétends ainsi qu'au fond, dans ce pays, tout ne va pas si mal.
L'économie y a aussi contribué ainsi que l'esprit d'entreprise.
Plutôt que de gémir sur tout et sur rien, nombre d'entreprises ont
procédé, durant la récession, à un remembrement structurel et
se sont renforcées en vue d'une bataille concurrentielle qui sera
encore plus dure à l'avenir.

Mais la politique est aussi sollicitée. Les conditions cadres de
l'économie devront être améliorées. Nous devons progresser
dans nos relations avec l'Europe. L'Etat social n'est pas
sollicitable à l'extrême car -   comme d'autres Etats -   nous ne
pouvons pas - nous offrir toujours plus de prestations.   Il faut
avoir, à terme, la possibilité d'assurer les besoins sociaux là où il
y a un réel état de nécessité.

L'image d'un vaste Etat-providence, qui ne laisse guère de place
à l'initiative privée, doit être abandonnée.

En politique financière aussi le courage est exigé.    Si l'on veut
que l'Etat retrouve l'urgente capacité d'agir dont il a besoin, nous
devons assainir les finances fédérales.    Comme vous le savez,
nous en sommes encore loin.    Car si au café du commerce ou
dans les salles parlementaires l'exigence des économies est dans
toutes les bouches, il ne reste plus grand-chose de cette
rhétorique d'économie lorsqu'on en arrive aux objets d'économies
concrets.

Il n'y a pas que le renoncement aux réductions drastiques qui soit
simple, le refus de nouveaux revenus aussi est populaire.    L'effet
en fin de compte n'a d'autre signification que d'accepter la voie
facile d'une aggravation de l'endettement. Mais ce faisant, nous
empruntons l'avenir de nos enfants. Que leur restera-t-il ?
Seule une Suisse qui est effectivement prête à assainir son
ménage fédéral, pourra aborder le prochain siècle dans de
bonnes conditions.

Pour toutes ces raisons, on peut concentrer la priorité politique de
ces trois prochaines années autour de trois domaines essentiels
que sont :
 	le renforcement de la cohésion nationale, y compris dans la
	question européenne
	le renforcement de la capacité d'action de l'Etat
	de même que le renforcement de la capacité de concurrence
	de la place économique suisse.

Le renforcement de la cohésion nationale dans la question
européenne

Unis, nous sommes plus forts.    J'en suis convaincu.
La cohésion nationale de notre pays repose souvent dans notre
histoire sur un sentiment de démarcation, un sentiment de
résistance.    La Suisse était déjà une démocratie, un asile de
liberté, alors que nous étions encore entourés de monarchies ou
de dictatures.   Cette démarcation positive, mais aussi la menace
extérieures ont disparu. Heureusement !    Et ce qui caractérise
l'identité d'autres nations, soit une langue commune, une culture
commune ou une histoire commune, nous fait largement défaut.

Il doit donc y avoir quelque chose d'autre qui nous lie.     A mon
avis, c'est l'idée d'un Etat, dans lequel les citoyennes et citoyens
prennent les décisions essentielles et qui a développé une culture
politique permettant la cohabitation pacifique de nombreuses
minorités, cultures et groupes d'Etats.    Nous renforcerions notre
identification en notre pays si nous recommencions à cultiver
cette notion de l'Etat.

Pour le moment, c'est avant tout la question européenne qui pèse
sur notre cohésion.    Notre pays est divisé non pas en deux
camps, mais en trois.

Le camp de ceux qui sont favorables à l'adhésion à l'Union
européenne,   qui tiennent également pour nécessaire cette
adhésion, pour des questions de politique économique,   qui
craignent un isolement librement choisi et voient dans la
participation au processus d'unification européenne    une chance
pour notre jeunesse.   Ce camp est renforcé dans sa conviction
par la décision d'adhérer de l'Autriche, de la Finlande et de la
Suède,   parce que ces pays nous sont particulièrement proches
de par leur neutralité.

Un second camp craint, lui, que l'appartenance à l'Union
européenne restreigne indûment notre souveraineté et mette en
danger notre identité nationale,   avant tout parce que la
dévolution de compétences de décision limitées à Bruxelles
retirent ainsi certains domaines politique de notre démocratie
directe et parce que notre fédéralisme pourrait être affaibli.

Un troisième camp, peut-être le plus important, se compose de
celles et ceux qui sont intérieurement partagés, entre le coeur et
la raison, parce que le coeur a ses raisons que la raison ne
connaît pas.

La discussion entre les deux premiers camps est particulièrement
importante.    Malheureusement, elle est largement conduite avec
des arguments qui ne sont tout simplement pas vrais ou dont la
vérité est caricaturée.    Ce qui est aussi particulièrement
dommage, car l'un et l'autre camp disposent d'arguments
pertinents qui mériteraient d'être débattus sérieusement.    Pour le
troisième groupe, cet échange de coups apporte peu.
Il préférerait une entrée en matière sérieuse et constructive quant à
ses questions et à ses craintes.

Les caricatures existent de part et d'autre.    Celle qui montre une
Union européenne avide de pouvoir, centraliste à l'extrême,
antidémocratique et bureaucratisée, est infondée.    Il y a,
naturellement  des insuffisances et des faiblesses, certes, nous
ne savons pas encore exactement, à long terme, quel
cheminement l'Union européenne empruntera.      Mais elle a déjà
accompli des prestations considérables.    Elle a, avant tout,
réconcilié des nations qui durant des siècles se sont fait la guerre
et elle les a amené à une étroite collaboration économique et
politique.      Là où il y avait autrefois des dictatures, des
démocraties se sont stabilisées et certaines nations pauvres ont
commencé à bien se développer.    La Suisse a aussi profité de
cette stabilité et de cette ouverture d'esprit et nous devrions en
être reconnaissants.

Mais toute aussi fausse est l'autre caricature qui donne de la
Suisse l'image d'une forteresse alpine obtuse, égoïste, tournée
vers le passé.      Cette image ne vaut même pas pour la Suisse
centrale.

Il est grand temps de remplacer cet échange de coups, stérile et
polarisé, par un dialogue constructif qui ne limite pas à parler
avec autorité, mais qui implique aussi d'écouter.

Comme vous le savez : des négociations bilatérales sont
actuellement conduites à Bruxelles.    Elles visent à restreindre
autant que possible les éventuels inconvénients économiques liés
au refus de l'EEE.    Ces négociations ne sont pas un exercice
alibi.     Le Conseil fédéral entend les conduire de façon loyale.
Le peuple nous a défini cette voie.    Les décisions populaires
sont contraignantes pour le Conseil fédéral, les remettre en
question, porterait atteinte à l'un des fondements de notre Etat.

L'acceptation des volontés populaires ne signifie cependant pas
que,    dans d'autres circonstances politiques, un problème ne
doive plus être abordé.    On peut très bien imaginer des
développements de politique intérieure et extérieure qui fassent
apparaître la question européenne sous un tout autre aspect pour
une majorité conséquente de la population.   Un gouvernement
conscient de ses responsabilités  ne saurait se condamner des
portes qui peuvent être soudain importantes pour le pays.     La
responsabilité gouvernementale commande de ne pas se barrer
des accès à une adhésion ultérieure à l'EEE ou à l'Union
européenne.

Quelques considérations encore quant à la souveraineté.   Il est
aisé, pour les isolationnistes, de prétendre ne vouloir céder à
aucun prix un iota de notre propre souveraineté.     Seulement,
nous ne sauverons justement pas une souveraineté intacte si
nous nous tenons éloignés de l'Union européenne.

Quelques exemples : le fait qu'un franc sur deux est gagné à
l'étranger,  et ses trois cinquièmes dans l'Union européenne,
entraîne une dépendance certaine.      Le trafic de drogues,
d'armes, la criminalité internationale, les flux migratoires etc,
concernent aussi notre sécurité intérieure, même si leurs racines
prennent naissance à l'étranger.    Sans collaboration
internationale, nous n'en viendront pas à bout.

Si nous voulons survivre, tout cela entraîne des
interdépendances, contraint notre petit Etat à des adaptations
unilatérales et fait que notre souveraineté dans ces domaines
n'est plus qu'apparente.
Il serait malhonnête de dire au peuple que, dans notre monde
enchevêtré, nous pouvons encore décider de façon totalement
indépendante quant à notre destin.   Un Etat qui peut encore
participer à la prise de décision là où elle se prend,  conserve
peut-être plus de souveraineté que celui qui est condamné à
devoir subir les adaptations.    Celui qui pense ainsi n'est pas
pour autant un traître à son pays, comme le prétendent nombre
d'isolationnistes.

Il n'y a aucun sens à vouloir, maintenant déjà, exiger ou rejeter à
tout prix l'adhésion à l'Union européenne, car la question ne se
pose pas encore.     Jusqu'à ce que les résultats des négociations
bilatérales puissent être appréciés, nous pouvons consacrer ce
temps à un dialogue européen constructif.    On ne devrait pas, à
priori, nier leur bonne volonté à ceux qui ont une autre opinion,
mais les respecter et les écouter.    Il pourrait en résulter un débat
national sur l'Europe, qui indépendamment de son issue,
renforcerait la cohésion nationale, plutôt qu'il ne la menacerait.

Le renforcement de la capacité d'agir de l'Etat

Notre Etat a perdu de sa capacité d'agir.    C'est un inconvénient
à une époque de grands changements.     Les problèmes restent
en souffrance, on se dispense des adaptations nécessaires.   Une
chose est sûre : nous devons prendre en compte une certaine
inefficience, pour l'amour de notre fédéralisme que les
mécanismes intégrants de notre culture politique ne doivent en
aucun cas affaiblir.    Mais à l'intérieur de ce cadre, des réformes
sont possibles et nécessaires, pour renforcer la capacité d'agir de
l'Etat.

Je pense à une révision totale de la constitution.    Là, nous
pourrions adapter la démocratie directe à de nouvelles données,
sans pour autant mettre sa substance en danger.

Je pense à la réforme du gouvernement.    Si le Conseil fédéral
utilise les chances offertes par cette réforme pour un nouveau
groupement des départements et engage à bon escient les
secrétaires d'Etat en tant que forces de conduite, cette réforme
sera profonde et elle permettra de renforcer considérablement la
capacité de conduite du Conseil fédéral.

Le grand avantage de cette réforme est qu'elle s'accorde aux
éléments de notre culture politique auxquels nous ne saurions
renoncer,  tels que la démocratie directe, la concordance et la
collégialité des sept conseillers fédéraux égaux en droit.

Cette réforme fut d'abord critiquée comme étant trop timide, après
quoi d'autres lui reprochent soudain d'aller trop loin.    Le Conseil
national a démontré ce qui restait habituellement de la réalité des
réformes.    J'espère que le Conseil des Etats remettra l'ouvrage
sur le métier.

Je pense aussi que les institutions politiques doivent regagner en
confiance.    Notre Etat qui repose sur la démocratie directe, le
fédéralisme et le principe de milice, ne peut fonctionner
durablement que s'il est porté par les citoyennes et citoyens de
toutes les tendances politiques.    Si ce soutien lui est retiré, c'est
sa substance même qui sera en danger.      C'est pourquoi
l'actuelle méfiance du peuple à l'égard des politiciens m'inquiète,
car elle débouche sur une défiance généralisée de l'Etat et de ses
institutions.     Soudain, l'Etat ne sera plus que l'organisation
dévaluée d'une soi-disant "classe politique"  et nous aurons
oublié que l'Etat c'est nous, toutes et tous.

Le renforcement de la capacité de concurrence internationale de
la place économique suisse

Quelques remarques encore quant à la place économique !   La
solution de beaucoup de problèmes de notre pays n'est possible
qu'à la condition que la Suisse demeure concurrentielle dans la
compétition.    Seule une économie florissante peut assurer une
entreprise sociale, réduire le taux de chômage, lutter contre la
nouvelle pauvreté ou financer les payements directs à
l'agriculture.

On peut aussi dire que, si l'économie n'est pas tout, sans
économie il n'y a rien !

La Suisse demeure un des pays les mieux lotis du monde.
L'histoire de nos succès n'est pas qu'une histoire politique, mais
aussi économique.    Nous voulons poursuivre cette "Success
Story" à l'avenir.    Bien-être et sécurité des places de travail
doivent demeurer une priorité de notre politique.

L'économie s'oriente de plus en plus d'après les marchés
mondiaux. Les places de travail et le capital se déplacent comme
le vent par delà les frontières.    Les entreprises cherchent à tirer
un profit optimal des avantages spécifiques de chaque lieu de
production.    C'est pourquoi nous devons tout faire pour que la
place économique suisse demeure attractive .

Pour atteindre ce but, quatre mesures d'importance doivent être
atteintes :

	le programme de revitalisation du Conseil fédéral doit être
	réalisé rapidement et sans réductions

	 l'accord du GATT qui est vital pour notre économie doit passer
	avec succès la haie des urnes

	les négociations bilatérales avec l'Union européenne doivent
	être 	conclues avec succès

	et l'assainissement des finances fédérales doit devenir sur le
	point  d'être maîtrisé

Conclusion

Pour lancer la discussion, j'ai choisi quelques points.   Il y en a
bien sûr d'autres que vous pouvez aborder, comme par exemple
l'importance politique des relations entre les différentes langues,
cultures et minorités.

Cette cohésion de la Suisse est une caractéristique de notre
identité que beaucoup de pays au monde nous envient.   C'est
pourquoi nous devons nous efforcer de soigner cette paix
intérieure et lui prêter l'attention qu'elle mérite.    J'ai aussi dû
apprendre et j'ai pu vivre, dans mon activité gouvernementale, la
chance représentée par le fait que nous n'étions pas une entité
parlant d'une seule langue, ayant  une seule histoire, mais un
organisme vivant fondé sur le respect mutuel et la confrontation
permanente avec d'autres manières de penser et d'autres
mentalités.

Parlons aussi de ce qui vous tient à coeur, je m'en réjouis !

Parlons