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Loi sur le matériel de guerre, nouveautés

Keywords : Documentation de presse, loi sur matériel de guerre,
           nouveautés

(Ti) 	Les nouveautés de la loi sur le matériel de guerre

(Ld) 	Le projet de révision totale de la loi sur le matériel de
	guerre (LMG) contient d'importants changements par
	rapport à la loi actuelle, datant de 1972. Dans les grandes
	lignes, ce sont les suivants :

(Tx) 1. « Matériel de guerre », une notion élargie

La notion de « matériel de guerre » contenue dans l'actuelle LMG
est élargie. A l'avenir, elle comprendra non seulement les
systèmes d'armes, les munitions, les explosifs et autres biens
d'équipement destinés à un engagement militaire mais encore les
équipements qui sont spécialement conçus ou modifiés pour
l'instruction au combat. Certaines machines et certains outils
exclusivement conçus pour la fabrication de matériel de guerre
sont assujettis à la LMG.

La notion de « spécificité » s'applique au produit lui-même et non
à la technologie sous-jacente. On ne peut pas simplement
qualifier un radar ou un véhicule tout terrain de matériel de guerre
sous le seul prétexte que leur invention répond à l'origine à des
besoins militaires. Tout dépend de l'usage pour lequel ce radar ou
ce véhicule a été spécialement conçu.

En revanche, les biens qui n'ont pas été spécialement conçus ou
modifiés à des fins militaires ne sont pas considérés comme
matériel de guerre même s'ils peuvent être utilisés comme tel.
Toutefois, il faut dans ce cas que les versions civiles et militaires
soient techniquement identiques.

Les biens à double usage ne seront donc pas soumis à la LMG, contrairement
aux craintes exprimées lors de la procédure de consultation.
Le Conseil fédéral fixera dans une ordonnance les biens qui sont
considérés comme matériel de guerre, comme c'est le cas aujourd'hui.
Une telle délégation de compétence permet de réagir rapidement aux dévelop-
pements technologiques et d'adapter la liste du matériel de guerre pour la
rendre comparable à celles d'autres Etats.

2. Des Activités soumises à autorisation plus nombreuses

Le système actuel sera conservé. Il comprend notamment une
autorisation initiale qui permet généralement certaines activités et
des autorisations spécifiques pour certains cas concrets.
L'autorisation initiale est nécessaire à qui, dans notre pays, désire
produire du matériel de guerre, en faire commerce ou en faire un
transfert à titre professionnel.

Néanmoins, le courtage sera désormais soumis à autorisation
même si le matériel de guerre concerné n'entre jamais sur le
territoire suisse. Dans ce cas, il est toutefois nécessaire que
l'activité d'intermédiaire (commerce ou courtage) se déroule
essentiellement en Suisse, par exemple lors de négociations en
vue d'un contrat.

En outre, le transfert de biens immatériels (brevets d'invention,
licences, transfert de savoir-faire) et la concession de droits
seront soumis à autorisation. Le Conseil fédéral peut toutefois
prévoir des exceptions pour certains pays. La loi actuelle ne régit
que les transferts de matériel de guerre proprement dit (hardware)
et non les transferts de technologie (software).

3. Des critères pour les affaires avec l'étranger

Dans le cas d'opérations réalisées avec l'étranger, les conditions
générales de l'octroi d'une autorisation se fondent sur le droit en
vigueur. Il est toutefois nouveau que l'appréciation d'une
demande s'effectue non plus seulement en termes purement
juridiques mais encore selon des critères de politique étrangère.

Les plus importants sont:
 a) le maintien de la paix, sécurité internationale et stabilité
    régionale;
b) la situation interne dans le pays de destination, notamment:
   respect des droits de l'homme;
c) les efforts de la Suisse dans le domaine de la coopération au
   développement;
d) le comportement du pays de destination à l'égard de la
   communauté internationale du point de vue du respect du droit
   international;
e) le comportement des pays qui, avec la Suisse, participent en
   commun au régime international de contrôle des exportations.

Ainsi, la décision d'autoriser ou non l'exportation de matériel
de guerre dans un pays donné se fonde sur des critères précis.

4. Des activités clairement prohibées

La nouvelle LMG consacre l'interdiction de toute activité ayant
trait aux armes nucléaires, chimiques et biologiques, interdiction
pratiquée effectivement jusqu'à présent. Celle-ci s'applique
dorénavant aux citoyens suisses, ou aux personnes domiciliées
en Suisse, et aux actes commis sur le territoire suisse. Ainsi, les
obligations liées à la convention sur les armes chimiques, ratifiée
par la Suisse, sont-elles remplies. Cette disposition reflète la
volonté de la notre pays de tout mettre en oeuvre pour s'opposer
aux armes de destruction massive. Mais les actes destinés à
permettre la destruction d'armes ABC par les organes compétents
et la protection contre de telles armes ne tombent pas sous le
coup de cette interdiction.

Matériel de guerre

La notion de matériel de guerre est explicitement définie dans la
LMG.  Il s'agit de biens spécialement conçus ou modifiées à des
fins militaires. La production, le commerce et le courtage de
matériel de guerre nécessitent une autorisation. C'est le
Département militaire fédéral qui est compétent en la matière.

Biens à double usage

Les biens à double usage sont des produits qui, sous leur forme
technique, peuvent être utilisés aussi bien à des fins civiles que
militaires. La fabrication de biens à double usage ne requiert
aucune autorisation. Des opérations vers l'étranger réalisées
avec de tels produits sont soumises à la loi sur le contrôle des
exportations. C'est le Département fédéral de l'économie publique
qui est compétent en la matière.

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