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Convention sur les armes frappant sans discrimination

Convention sur les armes frappant sans discrimination

1. Objet
La Suisse est l'un des 41 pays signataires de la "Convention sur
l'interdiction ou la limitation de l'emploi de certaines armes
classiques qui peuvent être considérées comme produisant des
effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans
discrimination." Cette convention, remontant à 1980, et ses trois
Protocoles limitent ou interdisent l'emploi d'armes
conventionnelles qui provoquent des éclats non localisables
(Protocole I), l'emploi des mines, pièges et autres dispositifs
minés (Protocole II), ainsi que celui des armes incendiaires
(Protocole III).

Dans la perspective de la conférence de contrôle de la
Convention (qui aura lieu à Genève du 25.9 au 13.10.1995), la
Suisse participe, avec des experts émanant du DMF et du DFAE,
aux quatre réunions de préparation qui se tiennent à Genève.
Des efforts sont entrepris pour améliorer la réglementation
internationale alors que l'on estime à près de 200 millions les
mines qui n'ont pas été enlevées au niveau mondial, que l'on sait
que des milliers de personnes ont trouvé la mort et que
d'innombrables victimes ont été mutilées parmi la population
civile. On discutera notamment de la création de conventions
concernant les mines maritimes, les armes de petit calibre et les
armes à laser.

2. Etat actuel des travaux
Au terme de la troisième rencontre d'experts, on constate les
progrès suivants:
*Protection renforcée de la population civile (meilleur marquage
et obligation d'enregistrer l'emplacement des champs de mines,
réglementation plus claire concernant la responsabilité liée à ces
derniers; obligation d'enlever les champs de mines);

*Compléments aux définitions (mines antipersonnel, champ de
mines, zone minée, mécanisme à autodestruction ou mécanisme
efficace de neutralisation);

*Limitation de l'usage ou interdiction de certains types de mines
(celles qui ne disposent pas de mécanisme efficace de
neutralisation ou autodestructeur, mines non détectables).

Le projet qui déclare les limitations internationales en matière
d'engagement des mines applicables également aux conflits
internes est très contesté en raison des difficultés que pose sa
réalisation.

3. Position de la Suisse
La Suisse s'engage pour que
* seules des mines détectables soient admises, c'est-à-dire des
mines qui peuvent être localisées avec des appareils de détection
courants;
* seules des mines antipersonnel équipées d'un mécanisme
efficace de neutralisation ou autodestructeur soient autorisées;

* tous les types de mines interdits soient soumis à une
interdiction de production, d'entreposage et de transfert;

* les pièges minés qui ne sont pas spécifiquement destinés à des
fins militaires soient interdits;

* l'obligation d'enregistrer l'emplacement et l'échange de plans de
mines soient réglés plus strictement.

Sur la base des résultats d'un projet de recherche du Groupement
de l'armement effectué sur plusieurs années, la Suisse a soumis
une proposition de réglementation des "armes de petit calibre"
(jusqu'à 12,7 cm) dans un nouveau protocole additionnel. Par la
même occasion, tous les Etats signataires des conventions ont
été invités à faire examiner leurs systèmes d'armes auprès du GA
à Thoune, conformément à la procédure standardisée qui a été
proposée.

En outre, la Suisse soutient la création d'un nouveau protocole
destiné à limiter l'engagement des armes à laser contre des êtres
humains. Au mois de mai de cette année et en application de la
loi sur le matériel de guerre, le Conseil fédéral a interdit
l'exportation de mines et d'éléments de mines vers des pays qui
n'ont pas encore adhéré au Protocole concernant les mines.

4. Perspectives
Au cours de la 4ème réunion d'experts qui aura lieu à Genève du
9 au 20 janvier 1995, des propositions de révision du Protocole
concernant les mines, ainsi que des projets de protocoles relatifs
aux armes à laser et de petit calibre seront discutés. La
conférence de contrôle qui aura lieu en automne de l'année
prochaine devrait permettre de renforcer le Protocole concernant
les mines et, par conséquent, d'encourager l'adhésion des Etats
qui n'ont pas encore ratifié la convention.