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Bosnie-Herzegovine, que fait la Suisse ?

COMMUNIQUE DE PRESSE / Berne, le 7.11.2000

Bosnie-Herzegovine, que fait la Suisse ?

La stabilisation grâce au développement économique
Exposé présenté par le Conseiller fédéral
Pascal Couchepin
à l'occasion du 5ème FOCUS sur l'Europe de l'Est,
organisé à Berne le 7 novembre 2000

Seule la version orale fait foi !
Embargo: 7 novembre 2000, 16.00h

Mesdames et Messieurs,

Depuis l'éclatement de l'ex-Yougolavie, les Balkans n'ont pas connu la
paix. La crise qui a ravagé le Kosovo et achevé le processus de
désagrégation de l'ex-Yougoslavie rappelle que le potentiel de conflit
qu'il y a dans la région est une menace pour la sécurité de l'Europe
tout entière.

Je ne songe pas seulement aux répercussions immédiates des conflits
mais à leurs effets indirects: l'afflux de réfugiés économiques et
l'essor des activités illégales, en particulier la contrebande et le
crime organisé.

Stabiliser l'Europe du Sud-Est est donc un objectif majeur de notre
politique extérieure, non seulement pour des raisons de solidarité
avec les peuples concernés, mais également dans notre intérêt.

Le Pacte de stabilité

La crise du Kosovo montre qu'il n'y aura pas de stabilisation durable
de la région sans un puissant effort commun. Le Pacte de stabilité
pour l'Europe du Sud-Est est né de cette prise de conscience. Il
contribue à une stabilisation durable de la région.

Qu'apporte-t-il de neuf, ce pacte? Le pacte de stabilité est une
plate-forme sur laquelle repose une politique commune à l'égard des
pays de la région. Reposant sur le principe du « donnant-donnant », il
vise à introduire simultanément des mesures de soutien et des réformes
politiques et économiques.

Le pacte de stabilité a une approche régionale qui s'efforce de
renforcer les liens entre les pays concernés. Depuis quelques
semaines, la République fédérale de Yougoslavie a été intégrée dans le
Pacte de stabilité, ce qui permet d'étendre enfin le processus de
stabilisation à toute la région.

Finalement, le Pacte vise à faciliter l'intégration politique et
économique des pays des Balkans dans les structures européennes et
euro-atlantiques. Cette intégration est la pierre angulaire du pacte
de stabilité parce qu'elle offre aux pays des Balkans une perspective
à long terme.

Le Pacte contient tous les éléments permettant de réussir une
véritable stabilisation. La Suisse met beaucoup d'espoirs dans ce
Pacte. Nous contribuons à ses activités avec notre expérience
opérationnelle. Cette contribution est appréciée par les membres du
Pacte de stabilité qui ont décidé, en juillet dernier, de promouvoir
notre pays au rang de membre de plein droit du Pacte, alors que nous
n'étions qu'observateurs au départ.

Le développement économique, enjeu et condition de la stabilisation

Que peut apporter la coopération économique à la stabilisation de la
région ? Ce ne sont pas des raisons économiques qui ont déclenché les
conflits dans les Balkans. Mais il est indéniable que le marasme
économique et le chômage ont exacerbé les tensions, le sentiment de
frustration et le nationalisme. Faute de réformes économiques en
profondeur, la reprise a été beaucoup plus lente dans les Balkans que
dans les pays d'Europe centrale.

Le développement économique et l'intégration régionale sont deux
conditions essentielles à la stabilisation de la région.

Le développement économique améliore le niveau de vie, réduit les
différences de revenu, atténue la lutte pour la répartition des
ressources.

L'intégration régionale est la condition et le but du développement
économique. Elle exige un dialogue entre partenaires, crée un réseau
transfrontalier de relations économiques et favorise la compréhension
mutuelle.

La promotion économique revêt donc une importance majeure dans le
Pacte de stabilité.

Contribution de la Suisse

Que fait la Suisse en faveur de la promotion économique et de
l'intégration des pays d'Europe du Sud-Est? Dans l'esprit du Pacte de
stabilité, elle vise plus loin que l'aide immédiate. Nous voulons
aborder la question sous l'angle plus général du développement
économique à l'échelle de la région et de son intégration dans le
reste de l'Europe. Notre action s'articule en quatre volets:
? Premièrement, la Suisse veut consolider et développer ses relations
commerciales avec les pays de l'Europe du Sud-Est. Dans ce but, nous
voulons conclure des accords de libre-échange. Pour les pays qui ne
sont pas encore mûrs pour signer de tels accords, il s'agit de
faciliter l'accès à nos marchés en les faisant bénéficier d'une
extension de notre système de préférences tarifaires. Ces pays ne
peuvent pas et ne veulent pas rester tributaires de l'aide. Ils
doivent développer leurs exportations. Nous devons les aider en
ouvrant notre marché.

? Deuxièmement, la Suisse veut promouvoir le secteur privé et
l'investissement. Il faut aider les pays concernés à établir des
conditions cadre transparentes et cohérentes sur le plan légal et
administratif. La Suisse participe à la réforme du secteur financier
et favorise la création de nouvelles entreprises en participant à des
fonds de capital-risque. Il faudra ensuite développer des instruments
pour encourager les investissements directs suisses.

? Troisièmement, la Suisse entend accroître son aide financière pour
la remise en état des infrastructures publiques. Toute l'Europe du
Sud-Est a souffert des crises successives, des guerres et du déclin
économique. Nous mettons l'accent sur les projets d'infrastructure qui
facilitent les échanges économiques régionaux. La Suisse participe
ainsi activement à la reconstruction du Kosovo et de la République
fédérale de Yougoslavie.

? Enfin, la Suisse apporte un soutien macroéconomique. La balance des
paiements et le budget des pays de la région sont en mauvais état.
C'est en partie le résultat de la crise du Kosovo, mais aussi un effet
du processus de transition. Une aide à la balance des paiements, un
appui budgétaire ou des mesures de désendettement permettent aux pays
qui en bénéficient de surmonter des caps difficiles. Ils peuvent ainsi
mettre plus rapidement en œuvre les réformes les plus urgentes.

Ces mesures renforcent le courant normal de la coopération de la
Suisse avec l'Europe du Sud-Est. Les nouvelles mesures permettront de
développer notre collaboration si le Parlement accorde les
augmentations de crédits nécessaires.

Le rôle de la Suisse

La Suisse entend participer à l'effort de la communauté internationale
pour stabiliser l'Europe du Sud-Est, par le biais du Pacte de
stabilité. Sans un élan international, conduit par l'Union Européenne,
ce but ambitieux ne pourrait être atteint. La Suisse entend appuyer ce
processus et manifester concrètement sa solidarité avec les
populations bénéficiaires et avec les autres donateurs.

Le Pacte de stabilité offre un bon cadre de coopération. C'est une
chance unique d'apporter plus de prospérité à cette région. Avec
l'ouverture et le ralliement de la République fédérale de Yougoslavie,
les conditions d'une approche régionale sont enfin réunies.

Mesdames, Messieurs,
Nous disposons d'une stratégie globale de coopération économique avec
l'Europe du Sud-est. Cette stratégie intègre le développement des
échanges, la promotion des investissements et la rénovation des
infrastructures. Cette stratégie est étroitement coordonnée avec la
communauté internationale dans le cadre du Pacte de stabilité. Il
importe maintenant de la réaliser avec détermination.

Renseignements:
Robin Tickle, chef de la communication du DFE, tél. 079 211 62 28