Armoiries de la Suisse

CONFOEDERATIO HELVETICA
Les autorités fédérales de la Confédération suisse

Page d'accueil
Courrier
Recherche

Projet de loi sur la libre circulation des avocats: réactions largement positives

Communiqué de presse

Projet de loi sur la libre circulation des avocats: réactions largement
positives

Le Conseil fédéral a pris connaissance des résultats de la procédure de
consultation relative au projet de loi fédérale sur la libre circulation
des avocats (LLCA). Ce projet de loi comporte deux volets; d'une part,
il réalise la libre circulation des avocats en instituant des registres
cantonaux des avocats, d'autre part, il harmonise certaines conditions
d'exercice de la profession en matière de règles professionnelles, de
surveillance disciplinaire et d'honoraires.

L'accueil réservé au projet de loi a été très positif. Le Conseil
fédéral a donc chargé le DFJP d'élaborer un message et un projet de loi
à l'intention du Parlement.

En effet, à l'exception d'un seul parti politique (PLS) qui aurait
préféré un concordat, mais qui accepte quand même d'entrer en matière
sur le projet, tous les milieux consultés approuvent le prin-cipe de
l'édiction d'une loi fédérale réglant la libre circulation des avocats
en Suisse. Le moyen proposé, la création de registres cantonaux des
avocats, fait également l'objet d'un vaste consensus. Certains points du
projet ont toutefois fait l'objet de remarques et seront modifiés.

La question la plus controversée de la loi demeure celle du degré
d'indépendance que l'avocat doit avoir en vertu du droit fédéral pour
s'inscrire à un registre, et donc pouvoir plaider sans autre formalité
dans toute la Suisse. Tous les organismes qui se sont prononcés à ce
sujet demandent que la loi définisse l'indépendance de l'avocat et une
majorité souhaite que cette définition soit restrictive de manière à
interdire aux avocats salariés (par des banques ou des fiduciaires par
exemple) de pratiquer la représentation en justice. Le DFJP complétera
la loi sur ce point, en s'inspirant de la jurisprudence du Tribunal
fédéral.

Alors que le projet mis en consultation ne prévoyait pas que les
registres des avocats seraient publics, une minorité importante des
milieux consultés a toutefois souhaité que certaines des indications
figurant au registre (adresses professionnelles, interdictions de
pratiquer) soient communiquées à toute personne intéressée. Le Conseil
fédéral a décidé de modifier le projet sur ce point.

Plusieurs organismes consultés ont critiqué le fait que le projet
instituait des règles professionnelles fédérales directement
applicables, tout en réservant aux cantons la possibilité d'édicter des
règles professionnelles cantonales complémentaires. Cette double
réglementation pourrait poser des problèmes pratiques. En cas de recours
par exemple, un avocat ayant fait l'objet d'une sanction disciplinaire
pour violation à la fois d'une règle professionnelle fédérale et d'une
règle professionnelle cantonale devrait déposer deux recours au Tribunal
fédéral: un recours de droit administratif en ce qui concerne la
première violation et un recours de droit public pour ce qui est de la
seconde. Le DFJP a été chargé de modifier le projet sur ce point
également, et la loi se bornera à édicter des principes qu'il
appartiendra aux cantons de concrétiser.

En matière d'honoraires, le projet prévoyait que les cantons devraient
se limiter à édicter des recommandations; les tarifs étatiques auraient
ainsi été abolis. Certains organismes consultés estiment que des tarifs
étatiques sont indispensables pour garantir une certaine transparence,
d'autres au contraire trouvent ces recommandations inutiles voire
contre-productives. Le DFJP examinera encore cette question avec la
Commission de la Concurrence.

Enfin, le Conseil fédéral n'est pas entré en matière sur la demande de
réglementation de la profession de "conseils en brevets"
(Patentanwälte). Il estime en effet, compte tenu du caractère très
spécifique de cette activité, qui est du reste exercée souvent par des
ingénieurs, qu'une réglementation relative à cette profession ne devrait
pas être introduite dans la LLCA.

En cas d'aboutissement des négociations bilatérales avec l'Union
européenne, la LLCA devra encore être adaptée aux directives européennes
réglant la libre circulation des avocats entre Etats membres de l'Union
européenne. Dans la planification du projet, il sera donc tenu compte de
l'évolution de ces négociations.

13 mai 1998

DEPARTEMENT FEDERAL
DE JUSTICE ET POLICE
Service d'information et de presse

Informations complémentaires:

Mme Danièle Malaguerra, Office fédéral de la justice, tél. 031 322 40 97
M. Jean-Christophe Geiser, Office fédéral de la justice,
tél. 031 322 53 99